samedi 26 juillet 2008

Friesz et Rameau.

Retour à la maison après un deuxième spectacle à la Tête d'Or: Tableaux de Rameau.

L'Ensemble Les Boréades, clavecin, violon et violoncelle, interprétait des morceaux baroques de Jean-Philippe Rameau en alternance avec la lecture, par des comédiennes, de lettres fictives de femmes au peintre fauve Othon Friesz. Ces femmes, Lilette sa compagne, Andrée sa femme, Blanche sa maîtresse, Berthe Weill et Karla Granoff, n'ont pas réellement existé mais sont tout à fait plausibles, selon l'auteur du texte avec qui j'ai échangé quelques mots à la fin du spectacle (et dont j'ai lamentablement oublié le nom) dans la vie du peintre.

Les textes sont fins, subtiles et drôles parfois, à l'image de la musique de Rameau. De plus, l'Ensemble les Boréades avait mis en circulation dans le public les photocopies en couleurs, regroupées en livret, des oeuvres de Othon (à prononcer comme la saison) Friesz dont il était question dans le spectacle.

(Un petit côté Caravage pour la photo, non? Comme pour la fillette du spectacle précédent, quelques couleurs à la Renoir?)

A mon interrogation du pourquoi cette association baroque de Rameau/fauvisme de Friesz, l'auteur m'a fait remarquer les "courbes et contrecourbes" nombreuses dans les tableaux de l'artiste, et rappelant la ligne essentielle du baroque en architecture, et le fait que, tout comme les oeuvres de Friesz sont surprenantes par leur diversité et leur divergence, la musique de Rameau est elle aussi changeante et variée, restant profondément française sans être forcément cartésienne.

Beau spectacle, très "intérieur", écouté avec recueillement par un public moins éclectique que celui du précédent, et malheureusement un peu abrégé par l'arrivée de quelques gouttes de pluie: un clavecin, ça n'aime pas l'eau! J'ai rarement vu une production aussi subtile et peu racoleuse. Le contraire de l'effet recherché à tout prix.

En sortant, j'ai arpenté à pied le Boulevard de Stalingrad, derrière le parc, et fait, comme à mon habitude, quelques photos nocturnes.



(P-S 1: le personnage bleu de dos sur la première photo, ce n'est pas le père Fouras!)
(P-S 2: mes questions à propos des photos ne sont pas de l'autosatisfaction, mais de réelles questions.)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vos photos sont originales et insolites.[Côté technique, je ne suis pas assez spécialiste pour porter un jugement]. J'ai mis en fond d'écran sur mon ordinateur l'Eglise arménienne. Avec un bleu un peu marbré. Je me demande comment a été prise cette photo ?Sur quoi vous étiez perché ? Vous photographiez beaucoup d'éléments architecturaux et des structures de bâtiments. Des escaliers, des portes. Ce sont des éléments toujours un peu mystérieux lorsqu'ils échappent à leur ensemble. Peut-être auriez-vous aimé être architecte. J'aime aussi vos photos prises la nuit, ombres dorées associées à la lumière des réverbères et à la pluie.