mardi 22 juillet 2008

Empathie.

Un peu de sérieux, maintenant, mais toujours dans le domaine de la radio (et, je suppose, de la télévision).

Un avion s'écrase: soixante-trois morts. Bilan du week-end de Pâques sur les routes: vingt-deux tués et cent soixante blessés. Tremblement de terre en Iran: des milliers de disparus et de sans-abri. Sans parler des tsunamis et autres avions jouant à casse-gratte-ciel.
D'autres exemples: l'inflation s'élève ce mois-ci à 0,5 pour cent. Les vols à la tire ont augmenté de 2% par rapport à l'année dernière. La part des dépenses alimentaires dans le budget des ménages français a progressé de (là, je ne risquerais pas un chiffre, ayant peur d'être trop loin de la réalité).

Des chiffres, des chiffres, des chiffres. J'aime les chiffres, je les ai toujours aimés, mais quand ils sont gratuits, comme une version latine, comme la récitation d'un beau poème. Je ne les aime plus quand, comme ici, ils servent à la seiche journalistique ou politique pour jeter son encre à la tête du citoyen. On nous endort avec ces litanies de nombres. Cela reste totalement abstrait et le nombre de morts sur les routes n'empêchera personne de prendre sa voiture pour le week-end et de conduire comme un fou en se prenant pour un as du volant. On s'apitoie sur les sans-abri mais on les oublie lorsqu'on se retrouve bien au chaud sous la couette, alors que dehors, la température baisse à -20°.

Qui pense que, derrière le chiffre de trois enfants exécutés au bord d'un route par un chauffard ivre, il y a des parents dont les jours suivants vont être occupés à dépasser leur douleur pour organiser les funérailles, pour mettre en terre celui ou celle qui devait les accompagner chez tante Louise dans le Gers. Ensuite, ce seront des années de souffrances et de pleurs qui ne parviendront pas à combler le vide sidéral du départ de l'enfant.

Je ne cherche pas à faire facilement pleurer dans les chaumières. Ce que je veux dire, c'est que je ne supporte plus cette information aseptisée qui cache la partie humaine des drames derrière des colonnes et des statistiques. Je ne veux pas non plus que tel ou tel présentateur télé qui se fait un nom dans le larmoyant prenne l'affaire en main et profite d'une émotion bon marché pour conquérir encore un peu de notoriété et de parts d'audimat. Ce que je veux, c'est qu'on repense un peu plus à l'homme, qu'on n'évacue pas la souffrance humaine, qu'on ne la mette pas en scène non plus, mais que l'on sache qu'elle existe et qu'on la respecte.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Euh!...c'etait peut être pas le moment d'insister sur les avions qui s'ecrasent...t'inquiète Olivier, les avions ça décolle , ça vole et ça atterrit ....aussi ...normalement...enfin faut pas aller distraire le pilote non plus!!!

Calyste a dit…

J'avoue, je n'avais pas penser à ça! Oui, oui, c'est tout comme dit Piergil, Olivier. Euh... il y a des gratte-ciel où tu vas en vacances?

Anonyme a dit…

Piergil m'a enlevé les mots de la bouche :)