(J'ai du mal, pour ce premier billet de l'année, à m'acclimater au clavier et à l'écran de E. En plus, il faut un temps infini pour se connecter.
Tant pis pour moi: j'avais pensé profiter de ce séjour à la campagne pour me désintoxiquer et ne pas toucher à ce blog. Je n'ai pas tenu un soir. D'abord pour voir les messages: aucun. Ensuite pour visiter mon traceur: apparemment mission impossible ici, on m'affiche page blanche.
Et machinalement, j'ai cliqué sur nouveau message...)
Toute la famille réunie à midi pour un repas de fête. Moment tranquille et tendre que je redoutais mais qui m'a ému. Tout le monde avait conscience de la précarité de ce bonheur et, pour cela, nous étions vrais, sans la fausse pudeur qui nous a si longtemps empêchés de nous montrer que nous nous aimons.
Après le repas, mon frère, fatigué, s'est installé dans un fauteuil pour faire la sieste. Je l'ai rejoins, pensant plutôt lire et bientôt nous avons dormi côte à côte, comme au temps de nos dix ans, quand nous partagions la même chambre, quand, pour l'endormir, je lui racontais des histoires dont j'inventais un épisode chaque soir et qui se situaient toutes dans des châteaux avec souterrains sombres et oubliettes humides. J'étais le grand frère, il est toujours mon petit frère.
C'est lui qui m'a emmené à la gare tout à l'heure. Il m'a fait remarqué que j'avais beaucoup maigri depuis cet été et m'a demandé : " Au moins, tu ne nous caches rien?".
La tendresse de cette question m'a bouleversé: je n'ai pas l'habitude que l'on s'inquiète pour moi. Je l'ai vite rassuré avant de me retourner du côté de la rue pour qu'il n'aperçoive pas mon visage à ce moment-là.
Non, mon frère,c'est à toi qu'il faut penser, bats-toi, ne cède rien, il faut que tu guérisses. Je veux encore ressentir avec toi des émotions que nous partagions dans notre enfance, avant que l'incompréhension ne s'installe entre nous. Je veux encore dormir près de toi pendant que les autres restent à la table pour jouer ou bavarder.
mardi 1 janvier 2008
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1 commentaire:
Bonjour Calyste,
"D'abord pour voir les messages: aucun"
Oh ! J'aurais du ce jour-là, ce soir-là vous laisser un message...
Moi qui vous lis régulièrement avec tendresse et intérêt, j'ai eu l'impression de "profiter" de vos émotions alors que la perception que j'en ai me touche et m'atteint dans ce qu'il y a de meilleur dans l'Homme.
Alors voilà, avec un peu de retard, je vous dis merci pour vos mots qui tracent votre âme.
Mots délicats, réfléchis, pensifs, interrogateurs.
Parfois, comme celui d'un enfant qui lit mot à mot, mon index s'arrête sous l'un d'eux, je lève les yeux et je regarde les collines qui empêchent de voir plus loin...et pourtant, je vois le lac.
Pour cela, Calyste, soyez remercié.
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