Une collègue m'ayant prêté la voiture de son mari en déplacement, je n'ai plus, ces derniers temps, voyagé en métro et funiculaire. Difficile donc, au volant, de poursuivre ma lecture de l'Evangile selon Saint Matthieu. C'est J., hier à midi, qui m'a ré-aiguillonné sur cette voie des Évangiles.
Cet après-midi, j'ai repris le petit livret et lu quelques passages. L'un ( 9, 35-38), particulièrement, a attiré mon attention:
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elle étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples: "La moisson est abondante, et les ouvriers peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson."
Comment faut-il comprendre ce texte? Si un lecteur de ce blog a des lumières à ce sujet, qu'il m'en fasse part. Quant à moi, je suis surpris des paroles du Christ: j'y vois comme un reproche à Dieu, son Père, un peu pingre dans son choix des élus. Jésus guérit TOUTE maladie et TOUTE infirmité. Et Dieu, le maître de cette moisson, n'y associe pas beaucoup d'ouvriers. Pendant ce temps, la foule des autres, n'entendant pas la Bonne Nouvelle, est fatiguée et abattue, sans espoir de salut. N'est-ce pas la porte ouverte à une conception janséniste de la Grâce? Et Jésus, le contremaître de l'entreprise, se rebellerait-il contre le PDG? Lui a pitié, mais Dieu? Jésus est homme aussi, et Dieu n'est-il pas encore libéré de l'Ancien testament?
Je ne crois pas avoir jamais entendu un prêtre commenter ce passage? Sans doute suis-je dans l'erreur absolue, mais c'est en tout cas le sens que j'ai prêté à ces paroles lorsque je les ai lues, cet après-midi.
jeudi 24 janvier 2008
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