J'avais beaucoup aimé les premiers livres de Philippe Besson, que ce soit En l'Absence des hommes, Son Frère ou l'Arrière-saison.
J'avais beaucoup aimé signifie que j'apprécie moins maintenant. La déception est venue peu à peu avec Un Garçon d'Italie et Les Jours fragiles. Je viens de terminer Un Instant d'abandon: bof!
Un homme revient sur la côte de Cornouaille dans une petite ville de pêcheurs, où il a vécu avant d'être condamné à plusieurs années de prison pour le "meurtre" de son fils. Alors que tous le rejettent, on apprend peu à peu, grâce à la narration qu'il fait d'abord à un commerçant pakistanais, à la marge comme lui, puis à une jeune fille du lieu qui est tombée amoureuse de lui, que son fils n'était pas son fils, que le meurtre était un accident, que sa femme l'a quitté au moment du drame et qu'en prison, il a trouvé l'âme soeur dans la personne d'un autre prisonnier.
Voici un petit extrait:
La fille à la grenadine pressent qu'il convient de ne pas en perdre une miette, désormais, de ne pas rater un épisode. Je déplore juste, en silence, qu'elle ait le regard vide et avide des ménagères installées confortablement devant leur téléviseur chaque après-midi au moment où "Eastenders" est diffusé
Eh bien voilà: j'avais en lisant la même impression d'être devant une série bon marché, dégoulinante de sentiments périmés et d'analyses psychologiques à deux sous.
On en arriverait presque à rire lorsque Besson se lance sans vergogne dans l'évocation du monde fruste des pêcheurs ou, pire, de l'univers carcéral que visiblement il n'a jamais côtoyé que par lointain ouï-dire.
De plus, l'écriture n'est pas belle, relâchée comme un vieux pull sans en avoir le confort. Dommage. J'ai toujours un peu de peine à quitter des auteurs auxquels j'ai été un temps attaché.
jeudi 31 janvier 2008
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