samedi 31 mai 2008

Des qui croient que (caricature).


Toute petite balade cet après-midi, pour cause de travail scolaire inachevé. Un tour dans le 6° pour terminer le recensement des animaux de cet arrondissement (dont l'un, devant l'ex-gare des Brotteaux, a disparu).
Eh bien, j'ai rencontré d'autres animaux dans ces rues, des plus dangereux peut-être: les habitants.

Autant la Presqu'île, un samedi après-midi se remplit d'une foule bigarrée, cosmopolite, bruyante et souvent bon enfant, débarquée par rames de métro entières des banlieues de la ville, autant il n'en est rien sur le cours Franklin Roosevelt. A part quelques bonnes faisant les courses de dernière minute pour la réception du soir et les nurses, des perles dénichées dans des pays où la main-d'oeuvre n'est pas chère, on n'y voit que des autochtones.

Dans la rue, à pied, au volant des voitures, assis aux terrasses des brasseries, occupés dans les magasins: que des purs du 6°. A quoi les reconnait-on? A leurs vêtements? Non, pas l'après-midi, ils ne sont pas ostentatoires. A leur voiture? Non, pour la même raison.

On les repère à leur air: lointain, absent, hautain si vous insistez, l'air de celui qui ne peut vivre que dans le 6° et qui se demande bien comment d'autres peuvent loger ailleurs. On les repère à leur façon de marcher, d'occuper l'espace, de tenir, et c'est vrai, le "haut du trottoir", persuadés que ce n'est jamais à eux de s'écarter mais à vous, et ce quel que soit leur âge, de la gamine insupportable à sa mère terriblement affairée, de l'adolescent arborant son "look-marques" un peu défraîchi au cadre supérieur accroché à sa mallette et à son téléphone portable.

Alors, j'ai trouvé la parade. Si l'on veut passer sans avoir à descendre dans le caniveau, là où mûrissent les crottes de leurs charmants petits compagnons canins, il faut, vous aussi, prendre un certain air, à la fois mystérieux, dégagé et scrutateur et faire mine de passer très très près de ces dames, du côté où elles tiennent leurs sacs à main. Près à les frôler. Là, pour l'amour de leur carnet de chèques, de leur carte dorée ou de je ne sais quoi de précieux qu'elles transportent avec elles, elles préfèrent laisser passer cet individu un peu louche qui pourrait bien les détrousser. J'en ai vu une cet après-midi qui vérifiait le contenu de son cabas après mon passage. Je ne pensais pas jouer si bien la petite frappe. A mon âge!
Comme je suis bien dans mon 3°!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

t'es un peu dur pour le 6ème, y a aussi des gens sympas...