jeudi 8 mai 2008

Théâtre

Rien hier soir, pour cause de sortie nocturne.

Je suis allé à la Halle Tony Garnier assister, dans le cadre de la "décentralisation" des Célestins, à une représentation de Troïlus et Cressida, de William Shakespeare. Sortie tardive et surtout en même temps que les spectateurs d'un match de foot OL-je ne sais pas qui, pour la qualification en finale de je ne sais pas quoi. Total:les deux spectacles ayant lieu dans le même quartier, embouteillage monstre, agrémenté des klaxons et des slogans hyper intellos des fans du ballon rond, et retour très tardif chez moi.

La pièce de Shakespeare, jouée en anglais surtitré, est intéressante car alliant la tragédie et la comédie, indissociablement mariées dans cette évocation de la guerre de Troie et des ravages que ce conflit cause sur les couples d'amants de l'un ou l'autre camp. M'a-t-elle plu? Oui et non.

Pour le non, la longueur: plus de trois heures. La mauvaise qualité des sièges (mais la pièce n'y est pour rien) , le fait de perdre un peu du jeu des acteurs en devant lever les yeux pour la traduction, et l'ennui de certaines tirades un peu longues de Troïlus en particulier.

Pour le oui, d'autres moments, fort drôles ou poignants, l'excellente diction des comédiens anglais (Compagnie Cheek by Jowl, Londres), leur "abattage" sur scène et les costumes modernes qui s'imposaient dans ce décor lui-même moderne des structures métalliques de la halle. A noter également les très belles voix dans les parties chantées. Très intéressant également bien sûr, le thème de la pièce, longue réflexion sur l'amour et la mort, la guerre et la violence.

Enfin, pour quelqu'un qui a lu Homère, ce qui est mon cas, le point de vue adopté par Shakespeare sur les héros de ce conflit a de quoi surprendre. Tous y sont, peu ou prou, malmenés: Ajax est un imbécile gonflé d'orgueil, qui se rengorge au moindre compliment, Achille n'est guère mieux et souffre du même mal. Patrocle est un inverti efféminé, "putain mâle" du grand Achille. Les Troyens, bizarrement, sont davantage épargnés, à l'exception de Pandarus qui se présente ici comme un vulgaire maquereau, même si c'est de loin le personnage le plus drôle de la pièce.

Le moment que j'ai préféré: l'entacte, lorsque j'ai rencontré une ancienne élève, aujourd'hui en terminale et se destinant à une prépa littéraire, qui m'a dit avoir abandonné le latin parce qu'après moi, elle avait peur de ne plus avoir d'aussi bons profs. J'ai éclaté de rire, mais elle m'a confirmé tout l'effet que je lui avais fait alors. J'avoue que, comme Ajax, je me suis un peu "enflé" à ce moment-là.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sortir du théâtre et avoir préféré l'entracte, voilà qui en dit long :)

Calyste a dit…

C'était de l'humour, bien sûr! Quoique...