Fin de repos, où j'avais prévu de tant faire et où j'ai fait si peu, comme d'habitude, comme toujours. Il faut vraiment que j'apprenne à savourer l'instant présent. Mais je progresse, je progresse.
Temps maussade toute la journée. Olivier, je suis d'accord avec toi: ça commence à suffire. Un tout petit coin de bleu ce soir seulement vers 18h, mais sans arc-en-ciel.
Au marché ce matin, acheté des pivoines simples, au rouge éclatant, pour raviver mon salon. Ce soir, elles se sont déjà épanouies: une dizaine de soleils flamboyants sur ma table basse.
Après le repas de midi, chez ma mère, une sieste énorme, pas en durée mais en profondeur. Plongé dans les abîmes du monde de Morphée. Repos réparateur après le rêve de fin de nuit où je me trouvais dans un camp de réfugiés sous toiles. Plein d'optimisme, prêt à m'adapter, à faire contre mauvaise fortune bon coeur jusqu'au moment où j'apercevais qu'il n'y avait et qu'il n'y aurait plus ni à manger ni à boire. Je me suis réveillé terrorisé. Je tenais encore à la main le roman japonais que je voulais terminer avant de m'endormir et qui retrace les conditions de l'édification de la Grande Muraille de Chine. L'ambiance de ces pages était passée dans mon rêve.
En me réveillant, cet après-midi, j'ai pris conscience de l'un des paradoxes dans lesquels je patauge depuis quelque temps: alors que ce rite des dimanches familiaux me pèse souvent, c'est là, dans la chambre d'amis, près de la grande armoire vitrée que j'ai toujours vue dans la chambre de mes parents, le nez à quelques centimètres de la ferrure dorée de la porte de cette armoire, ferrure dont le dessin évoque depuis toujours pour moi le saut harmonieux d'un dauphin hors des vagues, c'est là que je dors le mieux, c'est là que je me recharge et peut-être que je retrouve une part de moi oubliée un peu trop vite.
J'ai revu hier soir Pierre (un autre), un ami que je n'avais pas vu depuis huit mois. Ne logeant plus à Lyon depuis plusieurs années à cause de son travail (mais y ayant conservé son appartement), il m'appelait régulièrement et m'a fait part ces derniers temps de ses difficultés dans sa vie amoureuse.
Rentré (définitivement?) à Lyon dans la semaine, il m'a téléphoné et nous avons décidé de ne pas retarder davantage le temps des retrouvailles. J'ai beaucoup maigri, il a un peu grossi: la vie comme elle va. Je n'ai pas voulu que ce temps en commun soit occupé uniquement par les plaintes et les récriminations concernant un inconnu pour moi.
Interdiction donc de parler de sentiments. Je lui ai donné des indications sur ce qu'est un blog et sur comment en ouvrir un. Je crois qu'il est intéressé. Pierre est un être assez solitaire. De par son métier obligé à une certaine comédie sociale, il ne peut affirmer son homosexualité et n'a ainsi que très peu de gens à qui se confier. Quand je dis très peu, je veux dire un seul: moi. Le blog peut donc lui permettre de mettre à plat ses réactions, ses émotions, ses peines et ses colères lorsque je ne suis pas disponible (ou pas disposé à l'attendre, ce qui peut arriver: il faut aussi que je me protège parfois).
Un peu de course à pied, un mal au genou qui réapparaît. Voilà pour ces deux jours. Demain, à nouveau, le réveil sonnera tôt.
dimanche 1 juin 2008
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