En grignotant avant de partir au concert de la chorale de J. (Je crains le pire, lui aussi d'ailleurs), j'écoutais d'une oreille l'émission de Laure Adler, Studio Théâtre, sur France Inter. A l'énoncé du nom de Henry Bauchau, j'ai immédiatement tendu l'autre (oreille).
Poète, dramaturge, romancier et psychanalyste belge, cet écrivain ne me laisse pas indifférent. J'ai lu, il y a déjà plusieurs années, à Bons, un de ses livres, trouvé dans une grande surface (tout arrive!): il s'agit de Oedipe sur la route, roman qui m'avait beaucoup interrogé, ne serait-ce que parce que j'avais eu quelque peine à y entrer, à suivre la pensée, très complexe, de son auteur.
Ce soir, j'entendais pour la première fois sa voix, une voix de vieillard parfois difficile à décrypter car tremblante et avalée, mais une voix énonçant une pensée toujours ferme et claire.
A une question sur sa foi, il a répondu: "Je suis un chrétien du seuil."
Merveilleuse formule. Elle résume si bien ce que je ressens, ce que je cherche à formuler simplement depuis longtemps. Voilà, Monsieur Bauchau, vous l'avez dit, et, si vous me le permettez, je vais vous emprunter votre pensée concise.
Moi aussi, je suis un chrétien du seuil, entre l'intérieur et l'extérieur, encore au soleil car n'osant affronter l'ombre.
samedi 7 juin 2008
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