Je n'ai pas sommeil. Ce soir, je suis sorti prendre l'air, au parc de la Tête d'Or. Depuis combien de temps cela n'était-il pas arrivé, ainsi, le soir?
Mon téléphone a sonné devant l'auditorium Maurice Ravel. J'ai mis le vélo sur sa béquille: c'était J. Il faisait une pause pendant une répétition de chorale et m'appelait. J'avais emporté mon portable un peu pour ça. Il s'installe une nouvelle relation entre nous, que j'aime bien. J'en parlerai peut-être un jour.
Au parc, pas grand monde, foot oblige. Tant mieux: j'aime cet endroit désert. J'ai profité des derniers rayons de lumière pour tirer quelques photos. Sensation étrange d'être dans un lieu ô combien familier pour moi, sans doute l'endroit de Lyon que je connais le mieux, que je fréquente depuis le plus longtemps (bientôt quarante ans) et de ressentir un décalage du fait que je ne suis pas où je devrais être au moment où je devrais y être. Même impression l'autre dimanche matin. Un peu comme si je bravais un interdit personnel, comme si je me lançais à moi-même un défit (Tu peux le faire!).
Je me rends compte que ce que j'écris est un peu fumeux. Pourtant c'est très clair pour moi. J'étais fait, je crois, pour ne pas être du tout conformiste, et toute ma formation, mon éducation m'ont fait entrer dans ce moule-là, rassurant, aux directions toutes tracées mais où, ces derniers temps, j'ai fini par étouffer.
Pourtant je pense aussi que ce sont cette formation, cette éducation qui m'ont fait ce que je suis, à qui je dois en particulier ma culture et mes connaissances, que ce sont elles aussi qui m'ont sans doute, à maintes reprises, protégé de moi-même. Sans elles, où en serais-je? J'aurai pu facilement tomber dans la drogue, la violence, la prostitution, simplement pour aller jusqu'au bout de mes désirs. Je l'ai déjà dit: sous des allures froides et raisonnables, je suis un "extrêmiste"!
Je suis entré à vélo également, avec cette étrange sensation de liberté qui m'habite de plus en plus en ce moment. La nuit qui tombait et le petit vent frisquet accentuaient ce sentiment. Une bonne fin de journée.
vendredi 13 juin 2008
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2 commentaires:
Tu sais, on est tous pareil ! Mais il y a quand même quelque chose de rassurant de marcher sur un voie déjà tracée. Dans ces cas là, je me dis que ma vie a un sens car elle suit un chemin déterminé, donc elle a un but.
Mais, d'en avoir conscience et de s'en écarter de temps en temps, c'est montrer que l'on est libre, que l'on est unique.
Ton espace est exactement à ton image. Tu nous dévoiles cet autre aspect de Calystee au fur et à mesure des jours et des pages.
Et ça n'est pas pour me déplaire, bien au contraire :)
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