Comme deux tiers des français, je me suis rendu dans un bureau de vote aujourd'hui. Pas de cantonales dans mon secteur, de simples municipales.
Je suis toujours surpris par deux aspects de n'importe quelle élection. Le premier, c'est que des gens ne se déplacent pas pour donner leur avis, se positionner dans un débat qui les concerne pourtant. Une amie m'a dit un jour: "Je ne suis jamais allée voter. De toutes façons, on se fait avoir!". J'ai tenté, en vain, de lui démontrer la bêtise de son raisonnement, de lui rappeler que des gens se sont battus par le passé pour que nous ayons le droit de choisir, de lui faire comprendre que, par la même occasion, elle perdait toute légitimité à la critique. Rien. Finalement une position bien confortable et sans danger pour soi-même: à défaut d'avoir parfois raison, on est sûr de n'avoir jamais tort. Aujourd'hui, un français sur trois n'a pas estimé l'occasion assez importante pour se déplacer. Je ne comprends pas.
La deuxième surprise vient de la façon dont la plupart des citadins appréhendent leurs hommes politiques. Au lieu de les considérer comme de simples citoyens comme vous et moi, investis pour un temps de pouvoirs et surtout de devoirs supérieurs, et au service de ceux qui leur ont confié ce pouvoir ou cette charge, on en fait des sur-êtres, des stars, des curiosités. Ainsi ce matin, je suis arrivé à mon bureau de vote alors qu'en sortaient Patrick Huguet et Dominique Perben. Pensant rédiger un billet ce soir sur ces élections, j'étais en train de photographier les panneaux d'affichage quand ils ont quitté l'école.
"Vous photographiez Monsieur Perben, me dit une dame totalement émoustillée. C'est bien lui, n'est-ce pas qui vient de passer? C'est bien Dominique Perben?"
C'était bien lui, mais je fis remarquer à la dame que je photographiais autre chose et que je n'avais rien à faire de Dominique Perben. Elle eut l'air totalement sidérée de ma réponse et, polie tout de même , me souhaita une bonne journée. Alors, pour bien marquer mon indifférence à la star-politique, j'ai pris la photo. La voici. (Pour les fans de personnalités, Perben, c'est celui de droite. Naturellement!)
Je précise, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté sur mon attitude, que j'aurais eu la même réaction si je m'étais trouvé face à Gérard Collomb ou à n'importe quelle autre figure politique lyonnaise.
Je tiens également à mentionner que la seule fois où je me suis permis de m'adresser à un personnage politique, ce fut pour dire quelques mots de soutien à Madame Anne-Marie Comparini que j'ai croisée par hasard dans la rue et qui venait, peu de jours auparavant, d'être grossièrement insultée par Patrick Devedjian, si ma mémoire est bonne.
dimanche 9 mars 2008
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2 commentaires:
Ta photo était assez prémonitoire au regard de la veste qu'il se prend et de son prochain départ, discret, par le dernier train de nuit, pour éviter les quolibets...
Le bon sens prévaut encore à Lyon.
F-J
Las, les enfants ne sont pas forcément motiver par les élections et ce n'est pas faute d'avoir tenter d'aiguiser leur sens civique en les emmenant au bureau de vote à chaque scrutin étant enfants.
Quand je signe le registre du bureau de vote, juste sous mon nom il y aussi celui du fils cadet que j'ai "tané" toute la journée pour qu'il vote pour choisir son Maire. L'aîné n'étant même pas inscrit sur les listes électorales.
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