Ma mère avait quatre-vingt quatre ans aujourd'hui.
Nous avons fêté ça dignement chez mon frère et ma belle-soeur. Ma nièce était descendue de Belgique passer quelques jours de vacances à Lyon. Pas de nouvelles de mon neveu, dans le midi, même pas un coup de téléphone.
Comme toujours chez mon frère, excellent repas, goûteux et admirablement mis en scène par sa femme. Comme ils s'aiment, ces deux-là, sans excès de paraître, sans mièvrerie! Ma soeur avait pensé à tout, le gâteau, les cadeaux, la tenue de ma mère qui, malgré son handicap continue, quand elle le veut, à se montrer élégante.
Encore une fois, c'était moi l'emprunté, le balourd avec son bouquet, pas trop gros pour qu'elle puisse le laisser sur sa table à la clinique, pas trop fragile à cause de la trop lourde chaleur de cette pièce. J'aime offrir, et je n'ai pas l'art d'offrir. Il faut toujours que je gâche ma joie, ou celle de l'autre, par un mot, une plaisanterie, masque de la pudeur, comme si, à ce moment-là, je me montrais nu et voulais dévier l'attention sur autre chose.
Je me sens bien en famille, au chaud, rassuré, et en même temps je ne suis que spectateur, jamais acteur à plein emploi. Toujours, dans la tête (et probablement dans le corps, dans l'attitude physique), j'ai ce satané recul qui fait que j'analyse plutôt que de vivre, que je retiens plutôt que de montrer que je les aime, que je prends les photos plutôt que d'y apparaître.
Tout cela de façon tellement évidente que, lorsque l'un ou l'autre évoque une sortie,un repas, une fête passés, immanquablement on se retourne vers moi et l'on me pose toujours la même question: " Mais toi, tu étais là ce jour-là?"
dimanche 30 mars 2008
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