samedi 15 mars 2008

Entraînement.

Ce matin, pour le deuxième samedi consécutif, nous sommes allés, Gilles et moi, courir au parc de Miribel. Quand on s'inscrit pour le semi marathon de septembre, il faut bien commencer un jour à souffrir.

De souffrance point, pour ma part en tout cas, et Gilles est si secret qu'il n'en fait pas état. Mais la découverte d'un paysage magnifique. Il m'est arrivé, les années précédentes, de courir depuis la Doua jusqu'à l'entrée du parc, mais je rebroussais chemin une fois parvenu au gué. Maintenant Gilles m'a fait connaître le tour du lac (11 kms , avec la petite boucle supplémentaire). En ce moment, encore peu de verdure, les bords du lac déserts donc, car à découvert, ce qui m'évite d'avoir l'esprit détourné par les garçons qui s'y baignent nus et s'y rencontrent à la belle saison: Miribel est un haut lieu de la drague homo.

Non, la course, rien que la course. Bon tandem avec Gilles car de force à peu près égale: aucun n'est obligé de ralentir pour attendre l'autre, ce qui, à la longue, gâche un peu le plaisir. Peu à peu, nous rallongerons l'itinéraire pour parvenir aux 21 kms demandés. Cette semaine, nous irons deux fois: un seul entraînement le samedi ne suffit pas.

Si les arbres n'ont pas encore leurs feuilles, les fleurs, elles, ont envahi les prés et les bords de chemins. Ce matin, nous avons essuyé une tempête de pétales arrachés aux arbres par le vent qui se levait. Cette neige de fleurs est pour moi indissociablement liée à l'évocation du Japon de Kawabata. J'étais heureux de rire dans cette bourrasque parfumée. L'absence de verdure permet aussi d'avoir une vue dégagée sur l'ensemble du lac et de ses îles, spectacle nostalgique dans la légère brume de cette matinée.

Tout au long de l'entraînement, nous parlons beaucoup. Gilles est, je l'ai dit, quelqu'un d'assez secret, qui se laisse deviner mais ne se livre pas. Comme dans un ciel d'orage le soleil apparaissant un instant avant d'être englouti par les nuages mais qui les ourle d'une frange d'or (comme dans quelle chanson de mon enfance?).
Ce que j'ai déjà compris, c'est que la motivation pour la course est la même, qu'elle procède de la même démarche originelle, et que nous analysons de la même façon (comme déjà je l'ai découvert avec Christian en décembre) les sensations et les plaisirs éprouvés une fois la douleur des débuts dépassée.

Un seul regret: l'étroitesse des vêtements de sport ne me permet pas d'emporter avec moi mon appareil photos. Sinon, j'aurais, bien évidemment, composé les plaisirs.

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