Je parlais hier de l'ourlet d'or qu'ont les nuages parfois dans un ciel d'orage. Cela me rappelait une chanson de mon enfance, sans que je puisse réellement la faire ressurgir de ma mémoire.
Ce matin, au réveil, elle était là, parole, musique, contexte, tout, comme si j'avais inconsciemment passé la nuit à y réfléchir. Génie de la machine cerveau!
C'est une chansonnette de rien du tout, apprise en colonie, à Usson-en-Forez. Je n'aimais pas l'atmosphère de la colonie, comme sans doute, plus tard, je n'aurais pas aimé le mode de vie en caserne, si j'y avais été exposé. Je me réfugiais alors dans le rêve, dans l'amourette (d'une petite fille) et dans la chanson apprise en veillée. Mon lit était mon véritable nid: je n'ai jamais pu faire semblant et me comporter comme certains de mes compagnons, en futurs caïds et machos convaincus m'était tout bonnement impossible. Mon lit était donc le seul endroit où je retrouvais ce que j'aimais le plus au monde à ce moment-là: la solitude.
Est-ce pour ces raisons que j'ai retenu autant de chants appris alors? Comme nous ne pouvions lire au delà d'une certaine heure, les seuls mots à disposition quand je le voulais étaient des paroles de chansons. Mention spéciale pour la plus belle: Les Crapauds, que je trouve toujours aussi poétique aujourd'hui.
Voici quelques vers de la chansonnette évoquée hier.
Le front penché vers la terre,
J'allais triste et soucieux
Quand j'entendis la voix claire
D'un petit oiseau joyeux.
Il me dit: "Ne sois pas triste,
L'espérance est un trésor.
Même le plus noir nuage
A toujours sa frange d'or.
Cet oiseau, si vieux maintenant, je l'entends encore souvent.
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