Sport et culture.

J. à midi avec moi, comme très souvent. Je l'ai raccompagné à son travail en voiture et suis allé courir au parc. Il faisait presque froid. Revu par hasard une relation occasionnelle qui ne savait pas que Pierre était mort. J'ai abrégé les explications. Je ne me sens plus à même (ou je n'ai plus envie?)d'en parler.

J'étais seul à courir. L'air était vif, le ciel d'hiver, avec quelques gouttes par ci par là, mais la végétation était de printemps. C'est bien. Ça permet d'attendre.
En passant devant l'Orangerie, j'ai entrevu par la porte ouverte l'exposition dont J. venait de me parler. Après mes trois tours, j'y suis entré, en tenue de sport, tout suant et soufflant, un peu gêné d'apparaître ainsi.

Exposition de peintures et sculptures. Autant les tableaux ne m'ont pas accroché, autant une partie des sculptures a retenu mon attention. Il s'agissait d'oeuvres en bronze, de taille moyenne, technique de la cire perdue, d'un couple d'artistes, Natacha et Giovanni, mari et femme dans le civil, résidant en Savoie, à Attignat Oncin. D'une matière et d'un aspect assez bruts, leurs sculptures rappellent pourtant à bien des égards, par une certaine finesse des lignes, par les thèmes abordés (homme et femme s'enlaçant, femme seule cambrée à l'extrême, entrelacs,...) les oeuvres de l'époque Art Nouveau, et d'un autre côté, par ce même aspect brut mais effilé exagérément les personnages en marche de Giacommetti.

Alors que je voulais me faire tout petit et passer le plus possible inaperçu, j'ai été immédiatement chaperonné par un des responsables de l'exposition qui a tenu à me donner des détails, bienvenus d'ailleurs et, à mon départ, à recopier pour moi sur une feuille arrachée à un cahier les coordonnées de ces artistes. Simple conscience professionnelle, ou attrait pour la fine texture de mon collant de coureur? Quoi qu'il en soit, un monsieur charmant.