Charlus vient de mettre un clap de fin à son blog. Même si je regrette sa décision, je la comprends. Et je pourrais presque faire miennes quelques-unes de ses lignes expliquant son geste (j'espère qu'il me permettra de le citer):
"J'en ai assez de me creuser les méninges pour une publication quotidienne, de vérifier le nombre de commentaires qu'elles suscitent. De contrôler le nombre de visiteurs, le niveau de mon blog rank, vanitas vanitatum...
L'écriture m'est trop laborieuse, me prend trop de temps et peu à peu je me suis rendu compte du nombre de livres que je n'avais pas lu durant ces 20 mois! Ça m'a manqué, le temps aussi. Charlus en arrive à son temps retrouvé."
Depuis quelques jours, c'est un peu ce que je ressens. La fatigue due à un début d'année particulièrement chargé y est sans doute pour beaucoup. Mais pas seulement. Je viens de vérifier la date de mon premier billet: le 4 octobre 2007. Je n'ai même pas pensé à l'anniversaire! Quatre ans déjà, et, d'après le compteur 2527 billets. Combien cela représente-t-il d'heures devant l'écran, chaque soir ou presque? Combien d'autres choses aurais-je pu faire pendant ce temps? Je préfère ne pas imaginer.
Et puis, il a évolué, ce blog. De psychanalyse sauvage dont il me servait au début, il est devenu plus serein, plus anodin, plus léger, moins "vrai" aussi sans doute. Je ne sais pas, je suis trop dedans encore pour pouvoir en juger. Mais j'ai du mal à m'imaginer sans. Ce qu'il m'apporte, je n'en sais rien, mais je ne suis pas maso, il doit bien avoir un effet bénéfique sur moi pour que je continue malgré les phases de lassitude. J'ai dit une fois qu'écrire ici me détendait, que, de mauvaise humeur ou stressé en allumant l'ordinateur, je l'éteignais chaque soir avec le calme revenu. C'est toujours d'actualité. Alors, ça va durer encore un peu sans doute. Tant pis pour vous!
vendredi 7 octobre 2011
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12 commentaires:
Tout temps passé à quelque chose est du temps en moins pour autre chose. C'est une sorte de serpent qui se mord la queue. Ça n'est qu'une question de choix.
Olivier: certes, Olivier. Encore faut-il faire le bon!
Calyste,
Je ne suis pas sûre que sans ton blog, tu aurais fait autre chose (plus lu, plus sorti, plus vu...). Cela risque de te paraître incroyable mais je trouve qu'écrire un blog stimule, bien au contraire. Il y a seulement une chose à éviter: la publication quotidienne ou une régularité à tout prix. J'ai commenté bien longtemps des blogs et j'en ai vu fermer pas mal les uns après les autres: par lassitude, par manque de matière. Ces blogs-là publiaient quotidiennement ou très régulièrement. Quand on publie des photos, cela me semble plus facile, mais dès que l'on met la main au clavier, ça se complique sérieusement.
Il y a des débuts d'année chargés comme tu dis; mais ne crois-tu pas que plus on est "chargé", plus on fait, plus on a "envie"?
J'ai eu le privilège pendant mes études de prendre une année sabbatique pour "faire tout ce que je ne pouvais pas faire": eh bien, je n'ai rien foutu et à la fin, je tournais en rond!
Mais toi tu écris trois billets par jour. J'ai nettement freiné le mien justement pour avoir plus de temps pour lire et vivre dehors. J'évite de regarder les statistiques, de m'affoler si je n'ai pas de commentaire. Un blog dans l'échelle de l'univers blog, même un très connu, n'est en réalité pas si important que cela.
Ciel, j'ai eu peur !
Moi j'ai souvent eu envie d'arrêter (8 ans de bloguerie, quand même !) ou plus exactement je me suis souvent demandé ce que ça me ferait de ne plus le faire. Le critère c'était : est-ce que la lecture des autres me manquerait ? Et bien oui, ça me manquerait tellement. Or je ne peux même pas imaginer aller prendre l'apéro chez les amis sans qu'ils puissent faire de même chez moi. Certains jours c'est muscadet de 3ème ordre et cacahuètes minables, d'autres jours c'est grand cru et amuse-gueule faits maison, ça c'est pas grave. Pour moi la qualité d'un blog elle ne tient pas à la qualité ou à la profondeur de l'écriture, mais à la présence des gens. Si je veux écrire, vraiment écrire, je le fais ailleurs. Ce qui n'empêche pas d'être super heureux quand on tombe sur un beau texte, ou quand on en pond un soi-même.
Et pour moi tout a sa valeur, les petits riens, les rigolades sans prétention, les photos ou les vidéos, même quand je suis pas fan des musiques proposées,...les engueulades aussi...Parce que derrière tout ça il y a du monde.
Et les jours sans, vraiment sans, ça manque, on se dit zut y a personne dans le bled, et puis on se dit aussi, bon, ils ont bien le droit de partir un peu. Et on attend, tranquille, parce qu'on sait que ça va revenir.
Bon, quand un Charlus se casse, ça c'est pas marrant...
Ben oui, ça prend du temps, surtout toi qui écris pas mal. Moi, j'écris bien moins et moins bien. Je commente beaucoup, certes, sans doute trop.
De façon tout à fait égoïste, je trouverais plus que dommage que tu arrêtes, tant je prends plaisir à venir ici. Il ne serait pas scandaleux que tu écrives moins (mais tu as le droit de continuer ainsi). Sinon, je suis globalement d'accord avec ce qu'ont dit les "commentateuses".
Christine: non, maintenant je rêve vraiment d'être moins chargé. Et ce blog est justement mon jardin à moi, mon temps à moi. Rien que pour ça, je ne lâcherai pas: le temps libéré serait encore consacré à plus de travail.
Valérie: ce n'est pas une question d'importance face à l'univers mais d'importance pour moi d'écrire ou pas et de continuer ces relations virtuelles qui, parfois, me font peur, parce que trop potentiellement dangereusement éphémères.
La Plume: on doit être jumeaux quelque part pour avoir des sensations, des sentiments aussi proches.
Cornus: je crois vraiment que tu me manquerais aussi!
Et Lancelot qui vient de me découvrir un antique cousinage avec Cornus ! Je vais devoir revoir mon arbre généalogique !
Quelle idée curieuse que de s'astreindre à écrire chaque jour... pour qui écris-tu ? Pour toi ou pour les autres ? Pour ma part, je sais ma vie si peu intéressante pour les autres que j'ai renoncé à encombré mon blog de mes diatribes insipides. J'écris à mon rythme, quand l'envie et le courage m'envahissent vraiment. Mon blog est le chemin sur lequel je sème des cailloux blancs pour ne pas me perdre. Je n'ai pas d'autre ambition et suis confiant dans l'avenir de ce journal : mon hébergement ne prendra fin (sauf renouvellement) qu'en 2015. Je suis donc optimiste. N'écris pas pour les autres mais pour toi, peu importe les commentaires. Ou alors écris un livre...
La plume: surtout que, vu un des noms qu'il cite, on pourrait bien être parents aussi! Tu imagines le bazar! Tous cousins! Pourtant mon nom n'est pas breton mais d'origine normande!
Fabrice: mais où as-tu pris que j'écrivais pour les autres et que je me forçais à écrire? J'écris parce que ça me fait du bien, je l'ai déjà expliqué. Et si j'écrivais pour les autres, j'aurais surement honte alors de publier certains billets plus qu'inintéressants pour des lecteurs extérieurs!
Tu sais, Calyste, je n'écris pas tout ce que je ressens car mon blog déborderait certains jours si j'en avais le temps et le courage, sans parler que mes râleries pourraient être plus qu'usantes, à commencer pour moi-même. Le blog, c'est aussi pour le plaisir, à commencer par les lectures. Peu importe la qualité intrinsèque de certains textes, ce qui est important, c'est la vie qui est dedans (comme disait à peu près Plume).
Cornus: je trouve très bien aussi ce qu'elle dit sur l'apéro.
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