Troisième billet de suite chez moi avec le tag "Mauvaise Humeur". C'est assez rare. Pourtant je ne peux m'empêcher de réagir quand j'entends des choses qui me mettent hors de moi. Je suis saturé de ça en ce moment, et il faut bien que ça sorte. Rassurez-vous;: tout va bien et mes exaspérations ne touchent que les parties supérieures de mon épiderme, sans atteindre le moral. Mais suffisamment pourtant pour me gratter.
A midi, sur France-Inter, j'entends une journaliste, pourtant assez sérieuse, dire à son invité: "Et votre livre est publié à petit prix; 17 euros." Et tout le monde dans le studio d'approuver. Dix-sept euros! Petit prix? Mais de qui se moque-t-on? Si je compte bien, ça fait plus de cent balles. Et l'on ose dire que c'est un petit prix! Mais à qui donc la lecture est-elle réservée de nos jours?
J'en connais pas mal qui ne peuvent mettre ce prix-là pour un moment de plaisir (si encore plaisir il y a !). Et si on lit beaucoup, comme c'est mon cas, le budget mensuel est vite grevé (et je ne suis pas, question niveau de vie, parmi les plus à plaindre!). J'ai connu l'époque où les livres de poche étaient à la portée de pratiquement n'importe quelle bourse. Aujourd'hui, on ne trouve pas grand chose à moins de dix euros.
Alors, la lecture serait-elle en train de devenir un luxe réservé à une élite pécuniairement favorisée ? Et les journalistes parisiens ont-ils vraiment conscience de la réalité des choses?
vendredi 14 octobre 2011
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11 commentaires:
Avant que tu le dises toi-même, j'ai pensé la même chose : je trouve que les livres de poche ne sont pas donnés (je ne sais pas ce qu'il en est en euro constant, mais j'ai bel et bien plus cher qu'avant). Les "grands" éditeurs ont une part de responsabilité car ils vendent certains livres hors de prix, même lorsqu'il n'y a plus de droits d'auteur.
Il y eut une époque où la France avait une politique culturelle qui avait débouché entre autre sur une politique du livre.On en est bien loin aujourd'hui. Où sont les Malraux, Duhamel (Jacques...) Lang d'aujourd'hui. Nous sommes rentrés dans l'ère de l'éloge de l'inculture. La grossièreté a remplacé l'humour, la vulgarité l'insolence. On se moque de ceux qui lisent la Princesse de Clèves, on trouve le roman ''Zadig et Voltaire'' sur la table de chevet de nos ministres. A quand les Rêveries d'Emile Rousseau!! Les attaques, comme je l'ai entendu il y a peu sur France Inter se font ''ad nominem''.Tu apprécieras! Comment s'étonner qu'il n'y ait plus aujourd'hui qu'une ''économie'' du livre ! En attendant sa mort programmée au profit du numérique.
Les livres constituent mon premier budget, juste derrière la nourriture (et encore suivant les mois je dépense plus pour lire que pour manger), malgré mon abonnement à la bibliothèque. Les poches sont hors de prix et je n'achète jamais de grands formats.
Je refuse de dépenser moins tellement je crains la numérisation des livres qui me priverait du plaisir immense d'avoir une belle bibliothèque qui reflète mes goûts et finalement, ce qui fait ma vie.
Et ils sont de plus en plus difficiles à faucher !
Cornus: surtout quand on sait ce que touche l'auteur là-dessus!
Charlus: alors groupons-nous et imitons les héros de Fahrenheit 451! (Même si le film, à le revoir, a pris un sacré coup de vieux!
Kynseker: moi aussi, je n'achète que des poches. Malheureusement pour moi, je n'aime pas emprunter des livres à la bibliothèque. Il faut que je les possède comme, parfois, ils me possèdent.
La Plume: voilà un sport auquel je n'ose plus m'adonner depuis longtemps.
laplume, au début je fauchais dans le porte monnaie de ma mère et de ma grand'mère pour les premiers ''livre de poche''. Pas dupes, elles surveillaient mes achats (mes lectures). Jusqu'au jour où elles m'ont dit: pour les livres, mon chéri, tu demandes...
Quand je me relis, je me demande dans quel monde je vivais...Je leur dois tout... les femmes de ma vie!!
Charlus: moi, c'était pour me payer le cinéma, le dimanche après-midi, après avoir aidé mes parents dans leur magasin le matin. C'était encore les balances au "cadran" en éventails. J'avais tendance à arrondir un peu le prix pour quelques clients. Pas de beaucoup: vingt centimes environ. A la fin de la matinée, j'avais de quoi payer ma place!
C'était pas le bouquin de finkielkraut non ? C'est d'autant plus cher alors.
Les journalistes ne peuvent absolument pas imaginer ce que gagne réellement un français de base. Pour eux 17 euros c'est peanuts.
Bibliothèque municipale!
Valérie: je ne me souviens pas, ayant juste entendu cet avis agaçant avant d'aller manger avec un ami. Quant au monsieur cité par toi, je ne crois pas que je lirai un jour un de ses livres, même à 1 euro!
Georges: j'aime pas! Un livre, il faut qu'il soit à moi. C'est un de mes luxes à moi.
Calyste , d'accord avec toi sur ce monsieur! Tu commences à me connaître un peu, c'est rare que j'ai des rejets intellectuels viscéraux. Mais là j'en ai un!! Mais ce n'est que mon, notre avis!
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