lundi 10 octobre 2011

Ortografe

J'ai longtemps été nul en orthographe. Pas celle des accords: mon esprit cartésien et un tantinet mathématique s'en accommode très bien. Pour moi, les accords des participes passés, c'était un peu comme un jeu, au même titre que la version latine représentait chaque fois une énigme à résoudre. Et je n'aurais jamais écrit, comme une collègue de maths sur un bulletin trimestriel d'élève: "Aucuns travails!". Non, pas ça, tout de même!

Mais pour l'orthographe d'usage, c'était une autre paire de manches. D'abord, je crois que, sans le savoir, et sans que personne ne le sache, puisqu'à cette époque, on n'y regardait pas de si près, j'étais dyslexique. Je me souviens d'un retour chez ma grand-mère (j'avais donc moins de huit ans), dictée rendue en main, dont la note ne devait pas être brillante. La lecture de mes fautes l'avait exaspérée. " Dis donc, qu'est-ce que ça fait, rond au féminin? " - "Ça fait ronde!" - " Alors pourquoi tu es allé y mettre un t à la fin ?". Même chose pour la confusion des b et des p.

Ensuite, entre deux solutions pour un mot, je choisissais celle qui me semblait la plus belle de toutes celles que j'avais écrites au brouillon et je ne comprenais pas pourquoi, pour la norme, il en était parfois autrement. Certains mots ont ainsi résisté très longtemps avant d'accepter de s'orthographier correctement sous ma plume. Ainsi "proffesseur" ou "avanture", pour lesquels il a fallu que je m'invente des "trucs" à retenir. Le plus long à disparaître a été "temps pis" mais je regrette encore que cela ne s'écrive pas comme ça! La difficulté maintenant pour moi, c'est qu'en lisant des tas de copies où l'on reconnaît parfois à peine la langue française, je doute de moi et de ma propre orthographe. Le dictionnaire est souvent à côté de moi lorsque je travaille sur des rédactions.

Mais je crois que cette difficulté à accepter la norme a eu un effet bénéfique chez moi. Les mots ne sont pas un simple assemblage de lettres que l'on doit mettre dans un certain ordre: ils existent en eux-mêmes. Il y a les laids, les beaux, les gros, les gras, les pointus, les multicolores, les enrhumés, que sais-je, toute une armée à :mon service, des soldats à qui je permets parfois d'être un peu grimés. Et la peine due à ce qui semble avoir été de la dyslexie à l'origine, m'a forcé à développer des tas de stratégies logiques ou loufoques pour retenir, pour marquer ma mémoire. Je m'en sers encore aujourd'hui avec les élèves, en difficulté ou pas, pour les aider à mémoriser (en latin, en particulier). Certains en tirent profit, d'autres pas, selon leur structure d'esprit plus ou moins proche de la mienne. Et même si tous ne les utilisent pas, au moins, ça les fait rire!
(J'espère ne pas avoir "fauté" dans ce billet!)

11 commentaires:

Valérie de Haute Savoie a dit…

Tout comme toi j'ai eu très longtemps une orthographe déplorable, et puis j'ai démarré un boulot administratif et j'ai dû m'y mettre. Mais j'ai du mal et heureusement qu'une blogueuse m'a proposé un jour très gentiment de me faire des corrections discrètes de mes fautes bloguesques.
J'ai un collègue qui fait des multitudes de fautes et que j'essaye constamment d'aider, mais c'est peine perdue hélas, bien qu'il y mette parfois de la bonne volonté. Il en fait tant, que lui aussi me fait douter de mon orthographe, et moi aussi j'ai un dictionnaire sur mon bureau ;o)

Cornus a dit…

Je dois faire partie de la catégorie de ceux qui ont eu des problèmes avec l'orthographe, surtout au collège en 5ème et 4ème. Ensuite cela s'est amélioré, mais c'est après le bac que j'ai commencé, selon moi, à avoir une orthographe à peu près correcte. Je vois surtout les fautes des autres (trop, mais je me suis calmé) alors que je ne vois pas toujours les miennes dans le feu de la rédaction.
J'ai eu des collègues qui étaient très mauvais en orthographe. Un des mes rôles qui est de relire certains rapports sur le fond. Une fois, il y avait tellement de fautes dans le rapport de mon collègues, que j'ai demandé à quelqu'un d'autre de relire derrière moi tellement il y avait des fautes que je n'arrivais plus à toutes les voir. Et je ne parle pas de la formulation des phrases, si bien qu'à la fin, on ne fait plus attention au fond. A présent, j'ai des collègues, y compris les plus jeunes qui se débrouillent pas mal globalement. Quant à ta prof de maths, elle est gravement atteinte quand même. Sinon, pour moi aussi, j'ai toujours un dictionnaire papier ou numérique sous la main.

D. Hasselmann a dit…

Parfois je corrige les fautes dans les commentaires de mon blog, car écrits à la va-vite et cela heurte mes yeux !

L'autre solution est de ne toucher à rien, mais alors ce n'est pas joli.

En fait, quand on a compris l'étymologie de certains mots, tout est facile ! Il faudrait mieux expliquer leur origine et alors la lumière se répand...

Je n'ai vu aucune faute dans ce billet qui mérite donc 20/20.

P. P. Lemoqeur a dit…

Mon drame permanent, c'est le redoublement de consonne. C'est même et depuis toujours à cette aune que je juge de mon état de fatigue... Plus je suis crevé, plus j'ai de doutes ; paraît que c'est normal...

Georges a dit…

Je suis tellement naze dans ce domaine que quand il n'y a pas de faute, j'en vois!
C'est un réel complexe ceci dit.

laplumequivole a dit…

Moi j'étais championne toutes catégories en orthographe. Aidée je pense par une excellente mémoire visuelle. J'adorais les dictées, c'était comme un jeu, et j'avais envie de gagner. La phrase qui m'horripilait le plus :"l'orthographe est la science des ânes". Ça m'énervait, m'énervait, m'énervait !
Je me suis aperçue que j'ai commencé à fauter gravement depuis que j'utilise l'ordinateur. Sur le papier je ne fais toujours pas de fautes, mais sur l'écran c'est la Bérézina ! Comme si la main ne captait pas de la même manière les injonctions du cerveau. Comme si l'oeil ne voyait pas pareil sur un écran. C'est bizarre.
Pas tellement les PP, encore que...mais les accents, les adverbes en "ment", les consonnes doubles, les verbes qu'on oublie d'accorder parce que la phrase est inversée...et je ne te parle pas des "temps pis" et autres, tout comme toi. Et vrai, des fois ce qu'on invente ainsi est beaucoup plus rigolo et joli que le vrai.
C'est vrai que l'étymologie aide, et d'avoir fait de l'ancien et moyen français m'aide, mais il y a de sacrés pièges !

Bien, relisons-nous...

charlus80 a dit…

J'ai beaucoup de mal à laisser partir un courrier, une note, un commentaire avec une faute d'orthographe! Même un SMS est écrit convenablement. Dans ma vie professionnelle j'ai été amené à engager des collaborateurs, donc à lire des CV et des lettres de motivation. Des fautes étaient pour moi quasiment rédhibitoires alors que le plus souvent une simple relecture avec un dictionnaire aurait réglé le problème. Une faute dans un texte c'est comme une tache de graisse sur une cravate, on ne voit plus qu'elle! Bon, comme le disait je ne sais plus qui, il n'y a pas mort d'homme, mais c'est quand même le risque, si c'est trop fréquent, de perdre sa notation triple A !! Maintenant si vous trouvez des fautes dans mes notes, je les aurai faites de bonne foi!!! Et j'accepte que l'on me tape sur les doigts comme l'ont fait les instituteurs qui m'ont appris la morale, les chefs-lieux de département, la table de multiplication et... l'orthographe.

Calyste a dit…

Valérie: la mienne n'a pas été jusqu'à déplorable. Disons plutôt fantaisiste!

Cornus: Pierre me faisait parfois lire des mémoires d'étudiants dans le supérieur agricole (ingénieurs): à prendre peur, et pour l'orthographe et pour la syntaxe.

Dominique: merci pour la note, professeur!

PP: moi aussi, sur ce point, j'ai toujours beaucoup de mal. Combien de r et combien de t à carotte?

Georges: je n'en vois pas beaucoup dans tes billets!

La Plume: exactement. Moi aussi, je fais essentiellement des fautes sur écran. Je pense que c'est parce que la pensée va plus vite qu'en écrivant à la main et que l'on est moins habitué à observer attentivement un écran. Ceci dit, l'étymologie (via le latin et le grec) m'aide aussi énormément.

Charlus: alors tu imagines bien que, lorsqu'on m'en fait remarquer sur ce blog, j'en éprouve une vraie honte, même si la plupart sont des fautes d'inattention et de vitesse à vouloir écrire.

Christine a dit…

Je préfère le mot "erreur d'orthographe" à "faute d'orthographe": la faute est chargé d'un sens moral me semble-t-il. Il n'est d'ailleurs qu'à entendre les gens "s'excuser" de" faire des fautes" ...
Je suis persuadée que l'orthographe s'améliore avec l'exercice; plus on écrit et plus on peut être sûr de son orthographe. A l'inverse, si l'on écrit moins ou plus du tout, on la perd. Ainsi, l'orthographe est-elle perfectible. Personne n'est "nul" ni "fort" en orthographe ad vitam aerternam! Ouf!

Christine a dit…

la faute est chargéE eeeeeeeee!

Calyste a dit…

Christine: tu es tout excusée! :-)