mardi 18 octobre 2011

Découverte



Alors qu'hier soir, je regardais vaguement, histoire de reposer un peu mes neurones, un film américain à la télévision, Frédéric m'appelle pour me signaler la diffusion de La Peau douce, de Truffaut sur TV5 Monde. Un Truffaut qui m'avait toujours échappé, un des rares. Changement de chaîne et c'est à peu près sur ce passage que je tombe. Regardé jusqu'au bout, sans dormir. Pour mon plus grand plaisir, même si la fin est, à mon goût, un peu caricaturale.

Plaisir d'abord pour les acteurs, principaux ou seconds rôles: Françoise Dorléac, Jean Desailly, Nelly Benedetti, Daniel Ceccaldi et même Sabine Haudepin tout enfant. Desailly, en particulier, m'a bluffé par la justesse de son jeu, entre pureté, naïveté et concupiscence (la scène de la cabine téléphonique occupée).

Plaisir aussi d'entendre des dialogues qui disent quelque chose et qui le disent bien. Référence au début à Balzac et à Madame de Berny, sa maîtresse de 45 ans alors que lui n'en avait que 23. Je me croyais revenu à mon adolescence où j'ai dévoré cet auteur et toutes les biographies qui me tombaient sous la main et à lui consacrées.

Plaisir enfin de retrouver cette France des années 60 (le film est sorti en 64), la pellicule en noir et blanc, les vêtements de l'époque, et les meubles que l'on dit aujourd'hui vintage, Orly du temps où c'était le seul aéroport parisien, les taxiphones où il fallait insérer un jeton demandé à la dame du vestiaire, la DS noire... J'ai trois ans de plus que Sabine Haudepin. J'ai vécu dans ces décors. Pas à Paris, mais la France entière ressemblait à ça.

Et puis, La peau douce, quel titre!

4 commentaires:

Lancelot a dit…

Je l'avais vu à 15 ans, je m'en souviens parfaitement : ça m'avait mis horriblement mal à l'aise. A l'époque, mon père trompait ma mère, elle le savait, moi je n'étais pas censé le savoir mais évidemment je le savais aussi, et j'avais passé près de deux heures à feindre de ne pas voir ses larmes silencieuses. Un souvenir affreux.

Mais très beau film tout de même.

Calyste a dit…

Lancelot: il faudrait que tu le revois, pour la catharsis.

FD a dit…

Pour ton info : Truffaut reprend dans "La nuit américaine" (1973) la scène du petit déjeuner où Françoise Dorléac dépose, après sa nuit d'amour avec Jean Dessailly, le plateau sur le perron de la chambre du motel et où un chat vient lécher les tasses remplies de reste de lait (scène avec Jacqueline Bisset et Jean-Pierre Aumont...)

Calyste a dit…

FD: j'ai vu ce film il y a très longtemps. Et j'ai depuis des années, dans ma bibliothèque, le roman de Christopher Frank dont il est tiré. Ne reste plus qu'à le lire!