jeudi 26 mars 2009

Parler.

Hier, alors que je m'apprêtais à corriger quelques copies entre deux heures de cours, j'ai croisé le plus jeune de mes collègues, un garçon gentil mais qui a l'air compliqué et pas toujours bien dans sa peau. Nous avons toujours eu un bon contact, sans nous connaître davantage que cela. Il faut dire qu'il est titulaire du poste depuis cette année seulement. Nous échangeons un bonjour journalier agrémenté souvent d'une plaisanterie ou d'une petite conversation rapide.

Mais hier, j'ai tout de suite senti, à la façon dont il s'y est pris pour que je ne quitte pas la salle des profs, qu'il avait besoin de parler. Adieu, copies! Bonjour, ami!J'ai accepté l'invite et il m'a expliqué qu'il avait une heure plus tard rendez-vous avec un homéopathe pour essayer de calmer des crises d'angoisse de plus en plus fréquentes. Il m'a décrit ses symptômes, les répercutions de ces crises sur son maintien physique. Effectivement, il est parfois totalement crispé sur lui-même, aussi bien dans le corps que dans la parole.

Il m'a dit qu'il souffrait de cet état de fait, que ne pouvoir parvenir seul à régler le problème le peinait, ou plutôt l'avait peiné, lui avait fait douté de lui. Maintenant, il hésitait moins à demander de l'aide, à parler, à se dire. La preuve, il avait franchi le pas avec moi. Je sais qu'il se confie également beaucoup à Gilles. Une bonne chose. Moi, je ne peux, éventuellement, l'aider qu'avec ma compréhension première et ce que m'ont montré les années passées, sans vouloir parler d'expérience. Gilles, lui, a plus de recul, de méthode, de mots pour conceptualiser.

Que ce garçon de vingt-cinq ans, débutant dans le métier, me fasse pleine confiance et m'avoue sa faiblesse actuelle m'a beaucoup touché. Est-ce l'effet barbe qui, comme me l'ont dit certains, a rapproché mon visage de celui des anciens sages? J'ai calculé rapidement qu'il s'en faut de bien peu d'années pour que je puisse être son grand-père. Est-ce cet aspect patriarche qui l'a rassuré et lui a permis de franchir le pas? Je savais, à décrypter son attitude vis à vis de moi, qu'il m'aimait bien mais je ne m'attendais pas à ces confidences.

Aujourd'hui, nous nous sommes croisés et il avait le sourire. Il a fait une apparition rapide dans la salle des ordinateurs où je travaillais seul, visiblement uniquement pour me dire qu'il me raconterait plus tard. Je vais essayer d'être à l'écoute et de ne pas faire trop de grosses bourdes avec mes sabots oh oh oh, avec mes sabots.

2 commentaires:

Attila (le Hun) a dit…

Huh.. Hahu... Hon...
HuHun, Huhuhun Hon...
Hihin... HunHun...Hon!

Heuhun?

(Vous pouvez pas comprendre c'est en langage des signes)

Attila (le Hun)

Calyste a dit…

Et ta sœur, elle est hunique?