mardi 24 mars 2009

Merci, patron.

J'ai rencontré ce matin mon directeur pour notre entretien annuel. C'est lui qui a instauré cette façon de faire que je trouve agréable et bienvenue: au moment de la notation administrative, il offre la possibilité à ceux qui veulent le rencontrer de prendre rendez-vous pour un tête-à-tête d'une demi-heure. Le mien a duré presqu'une heure. Non, pas de difficulté particulière: ma note administrative est au maximum et ne peut plus augmenter, j'ai la mention très bien à "assiduité", "ponctualité" et "rayonnement", les trois rubriques à considérer et mon appréciation écrite est des plus favorables. Bref, je suis vieux!

En fait, j'aime beaucoup ce rendez-vous avec un homme que, par ailleurs, j'apprécie à son poste pour son calme, sa connaissance des dossiers et l'action qu'il a menée pour redresser nos effectifs qui s'en allaient à vau-l'eau. J'ai également beaucoup apprécié son comportement plein d'empathie et les quelques mots qu'il m'a adressés lors de la mort de Pierre, comme il l'aurait fait pour n'importe quel couple orthodoxe. Je ne dis pas que je n'ai rien à lui reprocher, un peu de mollesse parfois peut-être avant la prise de décision, mais globalement je trouve qu'il mène fort bien la barque qui lui a été confiée il y a quatre ou cinq ans.

Alors, de quoi avons-nous parlé pendant cette heure ensemble? De tout ou presque: de travail bien sûr et de pédagogie, de l'avenir de nos projets, des enfants que ce gouvernement est en train de faire dans le dos de l'école (aussi bien publique que privée), insidieusement, sournoisement, avançant masqué mais avec de plus en plus d'audace chaque année (je parle bien sûr de la dotation annuelle en HP et en HSA), mais aussi du pape et du préservatif, de la chrétienté et des intégristes catholiques, de l'Opus Dei et tutti quanti.

Pouvoir ainsi dialoguer pendant près d'une heure sans avoir à regarder sa montre, sans sentir l'autre absent, présent physiquement mais déjà dans l'activité suivante, ne pas avoir à peser ses mots, à tourner autour du pot pour énoncer ses idées et ses convictions, c'est un bonheur rare aujourd'hui dans le monde du travail. Ce directeur-là nous le permet et je ne peux que l'en remercier.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi je suis au maximum de ma note administrative et j'ai "très bien" à toutes les rubriques. Dois-je pour autant en déduire que je suis "VIEUX".....?
(je sens que des assiettes vont encore voltiger....)

Ceci mis à part, nous n'avons, ici, pas de possibilité de nous entretenir à cette occasion avec le chef d'établissement.
Discuter avec lui de la capote et du pape ! Ciel... Pas un cheveu de ma tête n'y aurait songé.

Je suis tout pensif en fin de lecture : je me demande si j'aimerais faire cela avec un supérieur hiérarchique (et aussi qu'il m'entretienne de TiNours). Aujourd'hui, ma réponse serait, sans conteste possible "non". Serais-je trop "coincé" ? Mais bien sûr cela dépend du proviseur en question. Je n'en ai encore jamais rencontré qui m'inspire suffisamment pour cela...

Calyste a dit…

Tu en as racheté? Non, Lancelot, pas des points de retraite, des assiettes!