Ce matin, pendant que mes troisièmes latin se battaient avec la relative, j'ai feuilleté un livre d'anglais oublié par un élève et qui traînait sur mon bureau. Une double page était entièrement consacrée à Audrey Hepburn: quelques petits textes de présentation à la portée des potaches et des photos surtout, en couleurs ou en noir et blanc, tirées de ses films ou prises lors de ses apparitions publiques. Ainsi se succédaient des scènes de Breakfast at Tiffany's, Funny Face, Sabrina Fair et un cliché avec son dernier compagnon lors d'un gala de l'Unicef.
Mais c'est une autre qui m'arrêta, une toute simple, en noir et blanc, d'une beauté fulgurante. On y voit Audrey Hepburn s'agripper fermement à Gregory Peck sur une Vespa que celui-ci conduit et qui les promène dans les rues de Rome. Il s'agit bien sûr d'une scène du film Roman Holiday, Vacances Romaines.
Cette photo possède une grâce rare: beauté de l'image qui s'impose sans artifice et où l'on devine dans les nuances de gris tout le soleil du Latium, dans les passants tous les bruits de la rue, beauté de la ville éternelle en arrière-plan, avec son atmosphère des années cinquante, avant l'air du tourisme de masse, beauté phénoménale des deux acteurs, Gregory Peck en costume croisé impeccable, penché élégamment sur un côté pour faire tourner le scooter, et Audrey Hepburn derrière lui, un peu crispée, apeurée, tellement fragile et tellement forte à la fois. Tout est grâce légère dans cette photo, grâce que se partagent sans se jalouser une femme, un homme et une ville.
Je dois avoir la reproduction en format poster de cette photo dans mes archives au fin fond d'un placard du collège. Il faudra que je cherche. Rappelons que, née en 1929, Audrey Herburn commença sa carrière d'actrice au début des années cinquante, qu'elle remporta l'oscar en 1953, abandonna sa carrière plus tard pour se consacrer à ses enfants et qu'après un dernier film en 1989, elle mourut en Suisse en 1993. Je ne sais pas s'il y eut un jour une femme plus belle qu'elle.
vendredi 20 mars 2009
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2 commentaires:
'Roman Holiday' est une pure merveille. Je devais avoir 13 ans la première fois où je l'ai vu, et je ne m'en suis jamais lassé depuis.
"Grâce légère" en effet. Tu as trouvé les mots parfaits pour parler de ce film, des deux acteurs et de la ville.
Encore un point où nous rejoignons, Lancelot.
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