Séance dentiste cet après-midi. Je pensais me faire enguirlander: je n'y étais pas allé depuis décembre 2007. Rien du tout: des dents de jeune homme, ou presque.
En sortant, un tour à la Fnac Bellecour pour sentir l'air du temps dans l'édition. Rien non plus de ce côté là. Je n'ai pas dépensé un euro.
En revanche, agréable surprise alors que je m'apprêtais à m'en aller: on annonce un forum-dédicace avec Dominique Fernandez pour la sortie de son livre Ramon, livre consacré à son père Ramon Fernandez. L'auteur tente de déjouer l'énigme de ce père qui fut d'abord socialiste puis communiste avant de devenir sympathisant fasciste puis franchement collabo. Parcours étrange pour cet intellectuel brillant, originaire du Mexique, auteur d'ouvrages sur Molière ou Proust qui font référence ou devraient le faire.
Monsieur Fernandez s'est fait un peu attendre. Je craignais le pire: verrais-je apparaître un homo parisien snob et décati, trop précieux et maniéré? Eh bien, pas du tout. Je m'étais mis au fond afin de pouvoir sortir en toute liberté. Il est arrivé par là et est passé à côté de moi, grand, mince, habillé de velours, avec une bonne toison de cheveux gris ondulés. Son interview a été intéressante et ses réponses sincères, ne cherchant jamais à éviter la difficulté. Son ton était simple et pas du tout apprêté. L'homme, qui, d'après mes calculs, doit friser les quatre-vingts ans, a encore beaucoup de dynamisme et de clarté dans la voix.
J'ai surtout retenu ce qu'il a dit sur sa mère, la première femme de Ramon dont celui-ci a divorcé assez rapidement. Elle était originaire du Livradois, entre Loire et Puy de Dôme donc, a fait ses études au lycée de filles de St Étienne et a obtenu une bourse pour poursuivre dans le supérieur. Elle devint ensuite professeur de lycée, entre autres. J'ai aussi appris que le parrain de Dominique Fernandez n'était autre que.... François Mauriac. Des détails sans doute, mais qui, surtout pour les premiers, m'ont rendu l'homme encore plus sympathique.
En l'écoutant, je me rappelais le plaisir qu'avait éprouvé Pierre à la lecture de Porporino, dans les années soixante-dix il me semble. Plaisir qu'il m'avait fait découvrir et partager. Ensuite vinrent d'autres beaux succès: L'Etoile rose, que j'avais moins appréciée alors que Pierre était fan. Puis des livres de textes et de photos sur l'Italie, beaux, sensuels, intelligents, me parlant forcément. Enfin le plaisir de découvrir sa vie romancée du Caravage: La Course à l'abîme (2005). J'étais un peu impressionné mais pas trop, grâce à une certaine simplicité du personnage. J'ai même été, au moment des questions, jusqu'à lui en poser une, incité par sa gentillesse et aussi pour faire dévier sur du plus intime la conversation qui menaçait de s'enliser du côté de la connaissance ou non par les français de l'époque des camps d'extermination.
Je n'ai pas acheté son livre. Le sujet ne me passionne pas au point de lire ce gros pavé de plusieurs centaines de pages. J'aime beaucoup Fernandez mais pas tous ces ouvrages. J'attendrai donc des avis de lecteurs et surtout sa publication en collection de poche.
mercredi 4 mars 2009
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2 commentaires:
J'avais beaucoup aimé La Course à l'abîme mais pas suffisamment pour en lire d'avantage : trop "précieux"
:)
C'est vrai: c'est parfois un des défauts de son écriture.
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