Rude journée, bien remplie: cours matin et après-midi, visite rapide à ma mère, le temps de son repas, conseil de classe le soir. Parti à 7h20, rentré à 20h30. Et dire qu'il y en qui trouvent que l'on ne travaille pas, nous, les profs!
Ce matin, rendez-vous avec une maman dont le fils est fermé comme une huître, refuse toute tentative d'approche, de communication . Mère japonaise, père marocain, en prison depuis plusieurs mois.
Avant l'incarcération de son père, ce garçon était un excellent élève. Maintenant, il n'est plus là: il est loin, dans sa peine trop grande pour un enfant. Quelle image est-il en train de se forger de son père? de lui-même par conséquent?
La mère, au bout d'un instant, a éclaté en sanglots. Que pouvais-je faire? On se sent petit dans ces moments-là. On a bien l'expérience de nombreuses années d'enseignement, mais quel poids ont-elles face à une mère qui pleure?
J'ai attendu que la vague soit passée, et je l'ai orientée vers la psychologue scolaire, peut-être mieux armée que moi. Mais pourquoi alors avais-je l'impression de commettre une de ces petites lâchetés quotidiennes qui tapissent notre existence?
lundi 15 octobre 2007
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2 commentaires:
Les journées sont longues, tiens le coup !
Pour le garçon, tu sais au moins pourquoi il se tait. Peut-être peux-tu être celui qui va lui permettre de dire sa colère. Il reste ce bon élève qu'il a été, mais en recul face à lui-même et cette situation qu'il n'arrive pas à assumer.
J'espère l'être, ou en tout cas qu'il y aura quelqu'un pour l'être. Ne t'inquiète pas: je suis rude à la tâche et relativement déterminé.
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