mardi 9 octobre 2007

Riens (4)

Cet après-midi, j'ai téléphoné à J. à son travail.
Je l'ai presque réveillé. Il n'avait rien de passionnant à faire et revenait de ses escapades lacustres. Donc fatigue. Nous avons bavardé assez longtemps de tout et de rien, de la soirée de samedi au théâtre, de mon collègue S., de son repas avec Ludo, de nos commentaires respectifs sur nos blogs, de tout ce que nous voudrions savoir l'un de l'autre et que nous ne savons pas encore, par pudeur, par manque de temps, de tout ce que nous devinons aussi et qui nous rapproche.
Quand nous avons dû raccrocher (on l'appelait sur une autre ligne), j'étais un peu triste. Je savais bien que l'on allait se voir demain, mais demain, c'est demain. Et puis je suis allé courir au parc de la Tête d'Or, vers 16 h, me disant que, peut-être, après son travail, J. pourrait y passer, sachant que j'y étais. Mais la probabilité me semblait faible puisqu'il m'avait dit être fatigué et vouloir rentrer pour se reposer.
Et, au bout du deuxième tour, j'ai vu, tout près, se profiler une silhouette familière: c'était lui, son appareil-photos à la main, comme un prolongement de lui-même. J'ai couru mon troisième tour, puis fait mes étirements, et nous avons marché un peu. J'avais froid mais j'étais bien. J'avais envie de lui prendre simplement la main, qu'il me passe un peu de sa chaleur( ce qu'il a fait ensuite dans la voiture). D'habitude, mes courses ne se finissent pas sur le même rituel, mais le moment où il a pris ma main froide pour la glisser sous sa chemise, pour l'enfouir contre sa peau douce et chaude, ce moment, je ne l'échangerais contre rien d'autre.
Merci, J., pour la surprise, pour le plaisir que tu m'as fait et pour tout ce que tu m'apportes. A demain.
Peut-être faudra-t-il que je modifie ce titre de Riens, ou alors bien préciser que ces Riens sont essentiels pour moi.

1 commentaire:

JaHoVil a dit…

Tu vas finir par me faire pleurer. Après, je n'y vois plus assez pour écrire des commentaires.
Je me rapelle du goût salé que ta sueur a laissé sur mes lèvres.
J'aurais bien aussi pris ta main, et tes collègues de travail auraient eu des rumeurs à confirmer...
Mais comme ce baiser entre deux sièges de voitures est doux.