mardi 9 octobre 2007

Abécédaire (D)

Digitales: ces hautes plantes à fleurs rouges, on nous avait dit, enfants, de nous en méfier, de ne pas les toucher: "C'est poison!" Il n'en fallait pas plus pour qu'elles m'attirent irrémédiablement (comme les contes avec le grand méchant loup m'ont fait aimer cet animal intelligent.).
Bien sûr, j'avais un peu peur en les observant. Mais j'étais aussi perplexe: comment quelque chose d'aussi beau peut-il être dangereux? J'ai eu depuis maintes fois la réponse.
Leurs magnifiques taches de couleur dans les sous-bois ensoleillés, quand nous allions dans les forêts d'Usson ramasser des myrtilles ( on les appelait "airelles" dans notre famille). Il y avait aussi l'odeur de la résine chaude (on ne touche pas : ça colle), les pommes de pin ("babets"), les campanules, les rivières avec des moules d'eau douce et des libellules et les grands arbres dont j'aimais tant regarder les sommets qui s'entremêlaient, couché sur le sol, le regard dirigé vers le ciel jusqu'à ce que la tête me tourne.
Mais il me semblait que la vraie vie était là-haut.
Dromadaire: combien de bosses?
David (Louis): mes premiers émois sensuels devant Le Serment des Horaces, découvert dans le dictionnaire. Je n'ai pas changé d'avis: c'est beau, un cul d'homme.
Denys, tyran de Syracuse: dans cette ville de Sicile, les anciennes carrières ( latomies) s'enfoncent dans la falaise par une ouverture en forme de gigantesque oreille. On dit que Denys enfermait ses prisonniers dans ces carrières et que, grâce à leur acoustique exceptionnelle, il pouvait entendre de son palais situé au-dessus toutes les conversations de ses ennemis politiques. Le début des écoutes, en quelque sorte. Mais quelle douceur de vivre dans cette capitale antique.
Dreyer: J'ai, en classe, l'arrière-petit-fils de Falconetti, sa Jeanne d'Arc.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une seul bosse sur le dos.
A D, j'aurais parlé du dada, parce que "à dada sur mon bidet, quand il trotte il fait des pêts".