samedi 20 octobre 2007

Abécédaire (M)

Micocoulier: indissolublement lié pour moi au nom de Daudet.
Mineur: mon père l'a été de nombreuses années. Évoquer ce monde, cet univers à part, avec ses règles et ses coutumes, sa solidarité et ses souffrances, m'obligerait à raconter longuement ma vie et celle de ma famille. Peut-être le ferai-je un jour, mais ailleurs, et en prenant tout mon temps. Ça me tient trop à coeur, ou plutôt j'ai trop de respect pour ce peuple-là.
Miséricorde: admirable sentiment
Et admirable invention également: ce petit rebord placé sous les sièges des stalles d'église, qui n'apparaît pas en position normale, et qui, une fois le siège relevé, permet au pauvre chanoine ou enfant de choeur d'y appuyer son plus ou moins volumineux postérieur tout en donnant l'impression d'être debout! Un peu hypocrite, mais tellement confortable (au moins pour quelques minutes.)!
Moustique: je te hais.
Madagascar: le dernier voyage de Pierre. Nous ne l'avons pas fait ensemble.
Méli-mélo: en grec, "miel-pomme". En français, ce que sera cette page aujourd'hui, je le crains.
Malawi: je ne connais rien sur ce pays si ce n'est qu'il se trouve en Afrique. Juste une petite histoire: deux amis, Joseph et Evelyne, font partie d'une troupe de danses folkloriques. Un jour, lors d'un spectacle à Villeurbanne, une troupe de ce pays avait été invitée. Quelqu'un monta sur scène pour les présenter. Evelyne, aussi calée que moi en géographie africaine, demande très doucement à Joseph: "C'est où, le Malawi?" Et lui, un peu dur d'oreille et la croyant pressée de se soulager la vessie, lui répond aussi sec: "Au fond du couloir, à gauche." Moi, ça me fait toujours rire.
Mitterrand (François): mon grand homme à moi, et tant pis pour les grincheux, les chichiteux et les oublieux de tous poils.
On ne peut pas oublier, quand on les a vécues, ses différentes campagnes pour accéder à la présidence de la république. En particulier celle de 1974.
C'était la première fois que je votais, je venais d'avoir 21 ans. Joie immense devant le tribun haranguant les foules au Palais des Sports de Lyon, retour à la maison persuadé de sa victoire: comment un homme de cette éloquence aurait-il pu perdre? Et puis les résultats, le dimanche soir. J'étais, avec Pierre, à Chambéry, chez des gens penchant plutôt à droite. Elu: Valéry Giscard d'Estaing. Quelle claque pour nous, quelle joie pour eux. Impossible de manifester notre déception. Il a fallu attendre d'être dans la voiture, sur le retour à Lyon.
Il a fallu aussi attendre la prochaine élection présidentielle, la bonne, cette fois-ci, celle de 81. Le visage qui, peu à peu apparaît sur l'écran, les coeurs qui cessent de battre, les doigts qui se crispent sur les verres que nous avions déjà sortis, comme pour conjurer le sort.
Élu! Mon pastis a giclé dans le salon, tout le monde s'est embrassé. Enfin!
Ensuite, il y a eu la rue, la fête jusque tard dans la nuit et le lendemain les opinions politiques de chacun de mes collègues que je pouvais lire sur les cernes (ou non) de leurs visages.
Je suis resté fidèle à tout cela. C'est pour ça que, depuis déjà assez longtemps, je ne vote plus socialiste.

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