Journée de grève aujourd'hui, dans les chemins de fer, mais aussi dans les transports en commun, entre autres. On craignait le pire: il n'est pas arrivé.
Certains commencent-ils à comprendre qu'on ne peut pas indéfiniment bénéficier d'avantages monstrueux pendant que d'autres ont à peine le minimum vital? Mais, pour que ce gouvernement soit crédible, il faudrait aussi qu'il s'attaque aux avantages des militaires et à ceux des anciens députés. Et surtout que l'on cesse d'utiliser les effets d'annonce comme autant de hochets destinés à faire sourire bébé, que l'on cesse de prendre les français pour des débiles mentaux.
Même si débiles mentaux il y a parfois. L'exemple parfait: ce mec en voiture que je préviens longtemps à l'avance que je vais changer de file et venir sur la sienne, devant lui (horreur!), et qui ne veut pas me laisser passer, comme si je commettais là un crime de lèse-majesté, comme si je lui volais quelque chose. Klaxon, appel de phares, rien n'y fais: je passe tout de même. Têtu et peu sensible aux beautés intrinsèques des automobiles. Ces engins-là, c'est fait pour rouler, pour nous transporter d'un point a vers un point b le mieux possible, et la beauté n'a rien à voir avec ça.
Vu l'âge de mon véhicule, l'irascible personnage a fini par céder, furieux. Tout cela s'est terminé par l'échange de mots triés, du style "gros con", "connard", "va te faire foutre", etc., lorsqu'il est parvenu à se glisser, fenêtre ouverte, à côté de moi. En plus, il n'était même pas beau.
En arrivant près de chez moi, coup de chance: je trouve immédiatement une place pour me stationner. Je ferme la vitre et, en me relevant, je vois J., à quelques pas, sur le trottoir. Il était venu me rejoindre à pied, empruntant un itinéraire inhabituel, justement celui que j'ai pris moi aussi pour me garer. Nouvel écho! Tendresse.
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