Salières: Que les baisers y sont doux, comme au creux des poignets ou au pli de l'aine! Il faut y rajouter la nuque et le parfum de .... Mais je m'égare!
Saponaire: comme nous avons joué, enfants, avec ces plantes qui, si on les mouille, font de la mousse. Nous étions épicier à tour de rôle et vendions aussi du cacao préparé avec de la brique pilée et du vin provenant de grappes de sureau écrasées.
Sexe: un des plus grands plaisirs, une des plus importantes occupations et en même temps une des plus ténébreuses questions de ma vie. Entre les premiers émois de préadolescent avec Y. et mes pratiques de quinquagénaire, qu'y a-t-il de commun? Tout et rien.
Tout parce que c'est toujours au coeur de mes pensées, qu'aucune relation avec un homme (mâle) ne peut faire l'économie de ce sous-entendu, qu'il suffit que l'occasion se présente pour que je saute dessus, que j'aime toujours autant ça et que je ne conçois pas un instant qu'il faudra sans doute un jour s'en passer.
Rien parce que j'ai vécu l'histoire d'amour de ma vie avec P., que j'ai eu la chance de côtoyer quelqu'un journellement pendant 33 ans, avec tout ce que ça implique de grand et aussi de bassement quotidien, banal, que cette relation n'a que très peu été fondée sur le sexe, dont j'allais assouvir la tyrannie ailleurs.
Le sexe est à la fois central et totalement périphérique dans ma vie. Je ne peux m'en passer mais ce n'est pas ce que je privilégie dans une relation que je veux ou que je trouve profonde.
Est-ce un refus du côté animal en moi, refus découlant d'une éducation judéochrétienne assez poussée? Je ne crois pas si je songe un instant aux positions prises et aux cris poussés parfois pendant que je fais l'amour.
Simplement le sexe n'est que le sexe. Jamais (ou seulement quelques petits mois) je n'ai été fidèle sexuellement à Pierre. A ceux qui me le reprochaient, je disais que s'ils mettaient la fidélité au niveau du cul, ils la mettaient bien bas. Après le cul (simultanément parfois, pour quelques temps), il y a la tendresse, la sensualité (qui n'est pas la même chose que le sexe), la connivence, la complicité et la douceur des souvenirs communs. Tous points qui me provoquent plus que du plaisir: du bonheur. Alors que j'ai souvent envie de baiser lorsque je suis très tendu ou angoissé, comme si j'obéissais à une loi animale très ancienne qui voudrait que, face au mystère de la mort, je veuille participer, par instinct de survie, à la propagation de l'espèce.( Attention: il m'arrive aussi de baiser en plein bien être!)
Alors? Je ne choisirai pas entre le janséniste et l'épicurien, quitte à passer pour un homme bourré de contradictions.
Les Sabines: tableau de L. David qui, par le magnifique cul de romain qu'il présente au centre, a largement participé à l'éveil de mes sens autour de mes douze ans.
Saint-Exupéry (Antoine de ): ras le bol de la PetitPrinçolâtrie actuelle. D'accord, ce livre est mignon, mais ce n'est tout de même pas le chef-d'oeuvre du siècle. Moi, à regarder tous ceux qui en parlent tant, je ne vois bien souvent que mièvrerie et pauvreté littéraire.
Saint-Saëns (Camille): c'est Pierre qui m'a fait connaître sa symphonie avec orgue. Il l'avait découverte en écoutant la radio à Briançon, alors qu'il se relevait difficilement, dans une maison de convalescence, d'une terrible hépatite qui avait failli le tuer.
Assis dans sa chambre du "Bois du Loup" (comment, pourquoi le nom de cette maison de convalescence est-il resté dans ma mémoire depuis tant d'années?), il avait entendu cette symphonie, à jamais liée pour lui au sentiment de déréliction qui l'habitait alors.
Maurice et moi étions descendus le voir un samanche d'hiver. De ce séjour, je me souviens particulièrement du retour pour une raison bien précise: la neige empêchait pratiquement tout déplacement en voiture. Maurice et moi avons été parmi les rares entêtés à poursuivre notre chemin coûte que coûte. Huit heures pour rentrer à Lyon. Mais, pendant ce temps, Maurice m'a fait découvrir les idées de Teilhard de Chardin et ses conceptions sur l'évolution . Je me suis promis d'approfondir (à la retraite, sans doute).
C'est au retour de cette cure que nous avons décidé, Pierre et moi, de quitter la communauté dont nous partagions la vie pour nous installer tous les deux, seuls dans un appartement à nous.
Je n'ai jamais eu conscience à l'époque du pas immense que je faisais faire à Pierre en l'engageant ainsi ouvertement à mes côtés. Je sais aujourd'hui ce qu'il a dû lui en coûter de stress et de questionnement intérieur.
lundi 29 octobre 2007
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1 commentaire:
J'aime assez quand tu t'égares...
Surtout dans ces endroits.
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