mercredi 31 août 2011

Orages

Dernier jour d'août. Pour moi, ça sonne invariablement comme fin des vacances et fin de l'été, même si j'ai tort du point de vue du calendrier. Mais la météo me fait un cadeau ce soir: il y a de l'orage au loin. Quelques gouttes par ci par là sur Lyon. Et surtout, ce que j'aime, une sorte de moiteur sensuelle dans l'air, rythmée par les éclairs et les coups de tonnerre au loin.

Quand nous étions tout enfants, notre mère, aux premiers signes, nous faisait rentrer dans la maison, et hop! tous au lit autour d'elle, deux d'un côté, deux de l'autre, à attendre, enfermés, que ça passe en contemplant un brin de buis béni pour les Rameaux en train de brûler et censé nous protéger de la foudre.

J'avais horreur de ces moments-là. Je ne rêvais que d'une chose: aller à la fenêtre de la cuisine et contempler les faisceaux d'éclairs qui zigzaguaient dans le ciel, me laisser surprendre par la force de certains impacts, voir s'illuminer pour quelques secondes la nature autour de moi, aspirer à être dehors sous la pluie qui m'aurait fouetter le visage et le corps.

Ce rêve, je l'ai réalisé, beaucoup plus tard, en Haute-Savoie, au cours d'un été: un jour d'orage, je suis parti seul jusqu'au lac Léman, près de Thonon. J'ai longé la grève en direction du château de Ripaille et je me suis mis nu sous l'ondée, je me suis baigné un instant, au bord, en faisant barrage de mon corps aux vagues violentes qui venaient me cingler. Les arbres se tordaient, les rochers éclaboussaient d'écume et j'étais heureux comme rarement je l'ai été.

5 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

J'ai le même sentiment que toi. Le nom de Septembre à lui tout seul chasse l'été d'un revers de manche.

Calyste a dit…

Olivier: je m'en doutais un peu. Tu as toujours dit que tu étais un homme de l'été.

Cornus a dit…

Contrairement à Fromfrom, je ne déteste pas l'orage, j'aime son spectacle. Une exception toutefois : une fois alors que j'étais à la pêche, un violent orage a éclaté alors que j'étais en barque au milieu de l'étang. L'orage scélérat était venu par le nord, ce qui est rarissime. Je n'en menais pas large car cela crquait de partout, craignant d'attirer la foudre sur moi avec mes cannes que je m'appliquais néanmoins à ne pas dresser en l'air.

Et ce que tu as fait dans le lac Léman, je ne l'aurais sûrement pas fait.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah tu aurais a-do-ré cette nuit. Nous avons eu un orage titanesque, le ciel déchiré par des éclairs accompagné du tonnerre fracassant. Des trombes d'eau, une sorte de fin du monde jouissive, une énergie impressionnante. Et du coup ce matin tous le monde à l'agence apportait en arrivant un peu de cette excitation nocturne.

Calyste a dit…

Cornus: ça, je te comprends. moi aussi, j'ai eu peur une fois, en montagne.

Valérie: j'ai appris qu'il y avait eu pas mal de dégâts à Bourgoin.