jeudi 18 août 2011

Ocre

Sur mon bureau, une carte postale trouvée il y a quelques temps au fond de ma boîte. La seule de l'été, une des rares de l'année. Des amis fidèles aux vieilles traditions. Un texte aux mots convenus mais sincères. S'ils savaient le plaisir qu'il me font! J'ai failli la jeter avec la tonne de prospectus qui encombre chaque jour l'immeuble et ça empire au fur et à mesure que la rentrée approche. Dieu merci, je n'ai ni cahier, ni classeur, ni cartable à acheter. Mes deux seules dépenses: le carnet de notes et l'agenda septembre/septembre et elles sont faites depuis le mois de juin. Pas envie de côtoyer trop tôt ces charmantes têtes blondes et leurs génitrices en me demandant qui, décidément, des deux est le plus hystérique.

J'ai toujours préféré Sienne à Florence. La patrie des Médicis m'étouffe et je ne la supporte que vue de haut. Sienne est plus mystérieuse, moins convenue et la route pour y accéder, à travers les vignobles du Chianti est tellement belle. Je me souviens encore de cet aubergiste qui nous reçut plusieurs années durant avec les élèves du voyage pour un petit déjeuner copieux et rapidement servi. Il ne manquait jamais de nous faire au départ un petit cadeau, à nous les adultes.

Je ne suis monté qu'une fois au sommet de la Torre del Mangia qui domine le Palazzo Pubblico, sans doute à cause du vertige que je ressens en ces occasions. Mais j'aime la place du Palio, cette coquille où le soleil joue toute la journée et les petits écussons des Contrade, paroisses et quartiers qui se battent pour remporter la victoire. Je n'ai jamais assisté à cette course et ne le regrette pas: la foule y est telle que mon plaisir en serait gâché. En revanche, par hasard, j'ai suivi une fois le défilé du quartier gagnant qui pavoise le jour de la fête de son saint patron. Impressionnant d'allégresse civile et de conviction religieuse!

La pinacothèque renferme un nombre impressionnant d'œuvres des primitifs italiens, peintures que j'aime par dessus tout. Et il n'y est pas interdit de les photographier (sans flash, bien sûr!). Je m'étais fait ainsi une récolte magnifique d'Annonciations (sujet du tableau ou détail) qui vinrent enrichir ma collection (oui, depuis très longtemps, je collecte les reproductions de cet instant capital où tout bascula pour des siècles).

Et puis, pas très loin, il y a Volterra et ses balze, où flotte encore le souvenir de Claudia Cardinale et de la Sandra de Visconti. Encore une fois, Vaghe stelle dell'Orsa....

4 commentaires:

Lancelot a dit…

Tu sais qu'en fait très nombreux sont ceux qui préfèrent Sienne à Florence ? Deux de nos amis qui ont passé ici quelques jours nous l'ont confirmé.

Que j'avais aimé cette ville... Souvenir de ce moment magique où, au coeur d'une après-midi étouffante, nous nous étions assis dans l'ombre et la fraîcheur d'un grand escalier à l'angle d'une piazzetta, et où nous avions écouté, longuement, un homme qui jouait de la guitare.

Une ville qui nous avait pris dans ses bras, avec tendresse. je lui en suis encore reconnaissant.

Calyste a dit…

Lancelot: on dirait du "Enrico Macias, vers la fin! :-)

Lancelot a dit…

Oui. Quant à toi, sur la fin de ta note, on aurait dit du Frédéric Mitterand, avec sa voix langoureuse et énamourée lorsqu'il parlait de femmes, à l'époque de ses émissions radio... Finalement, on ressemble toujours à quelqu'un... quel dommage que ce ne soit jamais à Paul Newman ! :)

Calyste a dit…

Lancelot: c'est que tu ne m'as jamais vu au réveil, "dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil"! :-)