vendredi 12 août 2011

Mets ton hymie, j'te dis!

L'autre jour, chez ma mère, des Chiffres et des Lettres, une des plus vieilles émissions de la télévision française, je crois. Il s'agissait d'épeler le mot métonymie. Un des deux candidats s'en est bien sorti. Et moi de voir surgir dans ma mémoire un livre qu'il a fallu que j'avale entièrement à l'époque où j'étais étudiant en Lettres, Les Figures du discours, de Pierre Fontanier.

Ah! pour certaines, j'en ai bavé! Presque 500 pages, lues de A à Z et mémorisées pour la plupart, classant ces figures en tropes et non tropes. Avec, outre métonymie, des noms aussi "poétiques" que synecdoque, subjectification, métalepse, épitrope, astéisme, contrefision, ou des titres de chapitres aussi attractifs que "Des Tropes comme pures catachrèses, et, par conséquent, comme non vraies figures". Ça, ça vous donne l'envie de vous installer confortablement sur votre canapé, lumière tamisée, musique d'ambiance et de vous plonger dans les délices de l'identification!

Que dit Wiki au sujet de la métonymie? Rien que de très simple:
La métonymie (substantif féminin) est une figure de style appartenant à la classe des tropes qui consiste à remplacer, dans le cours d’une phrase, un substantif par un autre, ou par un élément substantivé, qui entretient avec lui un rapport de contiguïté et peut être considéré comme équivalent sur l'axe paradigmatique du discours. Ainsi, la métonymie est une figure opérant un changement de désignation.

Souvent, cette relation de substitution est motivée par le fait que les deux mots entretiennent une relation qui peut être : la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, l’artiste pour l’œuvre, la ville pour ses habitants, la localisation pour l’institution qui y est installée


En fait, et ceux qui ne sont pas encore endormis devant leur écran en seront récompensés, c'est effectivement très simple. Des métonymies, nous en employons tous les jours, à longueur de temps, sans savoir, comme Monsieur Jourdain avec la prose, que nous les utilisons. Par exemple:
- métonymie du contenant: boire une bonne bouteille.
- métonymie du lieu: déguster un bon Bordeaux.
- métonymie de l'artiste: on a retrouvé un Stradivarius
- métonymie de l'instrument: le premier violon était malade.
- métonymie de la ville: Et Paris se met en colère (eh oui, même Mireille Mathieu!)
Etc, etc.
Alors, c'est compris ou il faut que je recommence?

7 commentaires:

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah je ne connaissais pas, absolument pas ce mot. Eh bien merci pour cette découverte linguistique.

laplumequivole a dit…

Aujourd'hui j'ai fait une légèrement excessive métonymie du contenant. Faut-il s'en étonner ?
D'où la métonymie du lieu: se faire une bonne couette...

zeus_antares a dit…

C'est parfaitement expliqué! :-) Merci de nous rafraichir la mémoire sur ces figures dont je me souviens qu'elle m'avaient été en partie enseignée en cours de français au collège il y a... trois bonnes décennies au moins. Voilà des choses intéressantes qui ne sont sûrement plus enseignées de nos jours à ce niveau et c'est dommage. Y a-t-il d'ailleurs des jeunes collègues de lettres suffisamment instruits qui seraient capable de le faire?

P. P. Lemoqeur a dit…

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La plus rusée métonymie que je connaisse est à la puissance 3 et inventée de toute pièce. C'est cette chaine de bistrots qui s'appelle "Au bureau"...

Pour ce qui est du manuel des usages, n'étant pas un professionnel de la profession je m'en tiens au "Vocabulaire du commentaire de texte" de chez Larousse. Simple et pratique !

Calyste a dit…

Valérie: à défaut du mot, tu connaissais la chose!

La Plume: Tu as fêté ton Puy de Dôme? Alors bon dodo sous la couette de Plume, évidemment!

Zeus: trois décennies? Gamin, va!

P.P: une bonne note pour vous, élève Lemoqueur!

Lancelot a dit…

Et l'anacoluthe, qui me faisait penser à un instrument de musique ? Et la tmèse ? Et l'anantapodoton ? Quand c'est-y, mon z'ami, que tu nous les expliques ?

Calyste a dit…

Lancelot: à suivre...