Au billet d'hier.
En prenant la photo du panneau scolaire des sons, j'en ai entendu d'autres, dissonants et criards provenant de la sorte de pochetronne qui tenait le stand en plein air. Déjà, lors de ma précédente visite aux puces, j'avais repéré ce texte et je voulais le photographier mais la trogne renfrognée de la maîtresse des lieux m'en avait dissuadé. Prémonition? La fois suivante, profitant qu'elle était occupée avec un client, j'ai fait la photo.... et me suis attiré la foudre céleste.
Zeus dans sa grande ire, c'est du pipi de chat à côté de la rombière: la face, déjà rougie par le froid et sans doute aussi les (nombreuses) boissons alcoolisées ingurgitées pour se réchauffer, a viré au violet sombre. Pas beau à voir dépassant d'un anorak informe qui avait connu des jours meilleurs dans un autre siècle. Pas beau surtout à entendre, cette voix dont le rauque millésimait à coup sûr la première cigarette à bien des années écoulées. Et que des mots choisis. Je n'avais pas le droit de photographier, c'était une œuvre d'art, il y avait des droits d'auteur, elle même, Madame, était une photographe professionnelle, etc, etc.
J'avoue n'avoir pas été très poli sur le coup mais cette nouvelle manie qu'on les gens de se prendre pour des artistes et de considérer tout ce qui les touche ou tout ce qu'ils touchent comme sacré, basta! J'avais eu, il y a quelques temps, la même réaction de la part d'un tenancier de bar lorsque je photographiais la façade de l'immeuble où se trouvait son établissement. J'ai continué mon chemin sans me démonter en lui lançant par dessus mes épaules que si ça ne lui plaisait pas, elle n'avait qu'à appeler quelqu'un pour faire respecter ses droits. J'ai été gratifié du doux nom de connard et l'affaire en est restée là.
Après un deuxième petit incident le même jour, mais avec une personne beaucoup moins agressive, j'ai préféré ensuite, en cas de présence de l'occupant des lieux, demander si je pouvais photographier les stands. Aucun refus et même des mines surprises: pourquoi quémandais-je une permission pour une chose aussi naturelle? Où va se nicher la bêtise? Frédéric et Jean-Claude qui étaient avec moi en avaient bien ri.
jeudi 18 février 2010
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8 commentaires:
Même sur les stands de foire donc.
Ah ta pochetronne (quel horrible nom !) tu la décris tellement bien, je la vois, pire je l'entends !
Aux puces de Saint-Ouen, c'est pareil ! A croire qu'ils vendent parfois des objets volés (quelle idée !) qu'ils ne souhaitent pas voir exposés, sur internet par exemple, aux yeux de leur propriétaire !
En l'espèce, elle a tenté de faire jouer le "droit de reproduction". Quel sens de la justice, quel respect de l'auteur, dans la mesure où elle ne détient pas, elle-même, les droits !... A moins qu'elle ne prétende que son stand (avec l'objet) relève d'une installation artistique (auquel cas, elle détient les droits de la petite scène). Inutile de te dire que ça ferait rigoler dans les tribunaux.
Enfin, vu le type d'objet, peu probable que l'auteur n'en ait pas cédé les droits au ministère de l'Instruction publique à l'époque... Et là, on est définitivement rassuré : l'État ne s'en prend principalement qu'à ceux qui téléchargent les albums de Céline Dion !
Ben, y a pas de raison, Olivier!
Je n'ai rien exagéré (enfin, juste un peu pour faire encore plus vrai)! Mais la voix, K.! la voix. Le corbeau en fin de course (et encore un qui a survolé une centrale russe au mauvais moment- mais y en a-t-il des bons?).
L'idée des objets volés m'a effectivement effleuré, Christophe.
La deuxième fois, il s'agissait effectivement d'une mise en scène avec des objets "créés" mais je ne prenais que le reflet de la lumière sur le bois du mur. Il a fallu tout de même que je lui montre toutes les photos prises auparavant. Heureusement, j'étais en début de visite et la dame était polie, et relativement dans son bon droit.
Des trognes dans le genre de ta dame, ici il y en a des tas. La règle pour ne pas se laisser emmerder est de leur rentrer dedans à la première remarque qu'elles vous font ; une fois amadouées, elles roucouleent comme des colombes amoureuses. (Ce qui n'est pas néccessairement le but recherché)
Des colombes amoureuses qui roucoulent en allemand, ça doit vraiment être d'un chic fou ! Très exotique !
Je crois que ce qui court entre les lignes de cette histoire, c'est que quelque part de nos jours, tout devient payant, et si l'option n'est pas prévue, tout le reste devient INTERDIT pour des raisons X, Y ou Z (souviens-toi du gardien du cimetière à Lyon). Prendre une photo de quelque chose qui est exposé pour la vente, quelque part c'est VOLER. Pour ceux qui exposent des trucs, emporter l'image, c'est voler une partie de l'objet. A ça on te répondra : "Ben oui, mais auriez-vous l'idée de prendre en photo des choses exposées à l'intérieur d'un magasn ?" Et là, en général, je me fais mal voir parce que je réponds "oui"... Quand j'étais à Harrod's à Londres, j'arrêtais pas de mitrailler à droite à gauche... Personne ne s'est jeté sur moi pour m'en empêcher, mais peut-être ai-je simplement eu de la chance ?
Enfin tout ça pour dire qu'à mon avis, ce style de "scène" risque d'être de plus en plus fréquent, hélas...
J'ai hésité à photographier les étals des marchands de fruits et légumes. Alors, photographier des objets, je n'aurais pas osé. Toutefois, je ne comprends pas, n'accepte pas leurs réactions.
C'est vrai que l'on se sent de plus en plus mal à l'aise. ce matin, étant retourné aux puces, j'ai à peine osé prendre une ou deux photos.
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