Tout à l'heure, après le repas, en quittant J., je lui ai dit: "D'abord une petite sieste, et puis je finis de corriger un contrôle de latin." Le soleil brillait, il brille toujours, je voyais cette correction comme une contrainte.
En me réveillant, un quart d'heure plus tard, j'ai eu cette idée bizarre qui m'a traversé la tête: et après, à la retraite, quand je n'aurai plus ce genre de contrainte, quand je ne regarderai plus d'un œil torve les paquets de rédactions attendant sur mon bureau, quand la tablette de ce même bureau pourra être tout aussi plane et vide qu'un désert idéalisé, en serai-je plus heureux? Après la mort de Pierre, j'ai su quel prix il fallait payer pour gérer sa liberté. En sera-t-il de même pour ma cessation d'activité? La vie me laissera-t-elle le temps d'organiser cette inactivité, moi qui suis, j'en suis sûr maintenant, un actif invétéré. Je n'en sais rien, nul ne le sait. Pourtant il va falloir préparer ce nouvel âge...
lundi 8 février 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
J'ai des collègues qui partent en retraite cette année et qui en sont terrifiées... Cela se prépare, de préférence, assez à l'avance, de manière à pouvoir accueillir l'imprévu comme il se doit
Enregistrer un commentaire