Sevran, dernier tome, posthume. Les Petits Bals perdus (Livre de poche, Albin Michel). La maladie présente tout au long, bien qu'il n'en prononce pas le nom. Ses nouvelles amitiés au sommet de l'état aussi, pas si surprenantes que ça. Et puis ses amitiés, ses amours ou leur souvenir, ses inimitiés, un long silence de quatre mois, entre le 30 mars et le 1er août (à 18h30, précise-t-il). Je m'y reconnais, je ne m'y reconnais pas: c'est le propre des journaux intimes, je pense. Sinon, quel intérêt?
On m'a offert une centaine de jonquilles, du jaune partout dans la maison. Ça intéresse qui, exactement, ce que je viens de noter? On m'a offert des jonquilles, bon, très bien, pas de quoi en faire un roman.
Les journaux de Madeleine Chapsal et de Jean Chalon que je lis en ce moment sont pleins de ce genre de petits détails de rien du tout qui m'intéressent beaucoup. C'est le travers et le charme des journaux intimes, presque rien pour pas grand chose, mais la vie pourtant qui passe ici et là, le chagrin et la pitié. Les journaux intimes n'ont aucun succès car les lecteurs veulent qu'on leur raconte des histoires d'amour de préférence, même tristes, mais d'amour, parce qu'ils ne reçoivent jamais de jonquilles à leur petit déjeuner. (10 mars 2007)
4 janvier 2008: avant, sur la dernière page qu'il ne faut pas tourner, un paragraphe sur Delon et, plus loin, ceux de Philippe Besson, ces presque derniers mots:
Stéphane aurait quarante-cinq ans aujourd'hui. J'ai dû m'y reprendre à deux fois en comptant sur mes doigts pour tomber sur ce chiffre-là qui est le bon et me fait mal... Quarante-cinq ans! Comme il serait beau encore, même avec des cheveux blancs.
Fidèle, bien sûr.
mercredi 17 février 2010
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3 commentaires:
Moi, j'adore lire les journaux intimes (pas seulement sous forme de blog, d'ailleurs).
Je raffole des jonquilles aussi. CQFD ? Pourtant, on ne m'en offre jamais au petit déjeuner.
Mais aimer imaginer les amis prenant leur petit déjeuner, -et parvenir à le partager, même, quelquefois- c'est cela, le vrai domaine de l'intime.
dans le journal intime, comme dans le blog, le tient en tout cas, on a l'impression d'un inconnu est là pres de soi, qu'il vous a pris en amité et choisi comme confident, même si la fin est tragique, pour ce dernier tome on peut dire qu'il ne triche pas !
Lancelot: j'ai parfois plus de facilité à me "mettre" dans une situation décrite par un journal intime que dans une scène de roman. Questions d'échelle, sans doute.
"En passant", mais qui revient et qui est là depuis bien longtemps déjà. Merci de ta fidélité.
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