lundi 22 février 2010

En Marge des jours

La machine à lire s'est remise en route. Heureusement! Je croyais en avoir perdu l'appétence, tant ce que je lis m'ennuie souvent. Mais cet ennui, j'en suis presque sûr maintenant, est dû davantage à la médiocrité de ce qui paraît qu'à un désintérêt de ma part.

Pour me remettre en selle, un autre Pontalis, En Marge des jours (Gallimard,Folio), fragments divers, courtes notes prises au fil des jours, non datés si ce n'est pour l'auteur, évoquant son métier de psychanalyste, certains de ses patients ou de ses collègues, montrant son attachement au travail de Freud et en même temps la distance qu'il tient à garder avec tout système trop rigide, comparant rêve et mémoire, parfois relatant un moment, intime, de la vie de tous les jours comme il l'aurait fait dans un journal.

Le plaisir à le lire vient pour moi de son style, bien sûr, toujours clair et concis, de la diversité de ces approches et de ses intérêts, qui fait que l'on n'a pas le temps de se lasser et surtout de ce double plus âgé que je retrouve en lui ou plutôt en son mode d'être et de se dire sans se clamer, une pudeur qui n'a pourtant jamais le voile de la pudibonderie.

"La nostalgie vient de l'incapacité à haïr" me dit F. M'a-t-elle destiné la formule? Si j'ai déjà bien du mal à me sentir objet de haine, j'ai encore beaucoup plus de mal à me reconnaître sujet haïssant; à vrai dire, je n'y parviens pas. Pour ce qui est de la nostalgie, je connais.

2 commentaires:

Lancelot a dit…

Quelle est la différene entre 'pudeur' et 'pudibonderie', sur blog...? Alors ça c'est un sujet qu'il est intéressant... (pour moi en tout cas !)

Calyste a dit…

Il faudra qu'on en parle, Lancelot. Ailleurs, pour préserver notre pudeur...