Il y a une quinzaine de jours, j'avais intitulé une de mes photos: la Der des der, pensant que la vue de Lyon enneigé ne se représenterait pas de sitôt. Pourtant chaque semaine, après quelques jours où elle disparaît presque entièrement, elle refait vite son apparition, plus compacte, plus dangereuse lorsqu'elle recouvre d'anciennes plaques de verglas qui n'ont pas eu la bonne grâce de fondre.
Aurélien est parti, hier soir. J'ai été le dernier à le voir, à l'embrasser après que nous somme allés acheter le vin que je voulais lui offrir. Je l'ai laissé choisir: il a opté pour une bouteille de Saint-Emilion, une de Gigondas (à moins que ce ne soit de Châteauneuf-du-Pape) et un Pinot gris d'Alsace. Nous n'avons pas appuyé sur l'au revoir. Simplement dit mutuellement que nous voulions poursuivre cette relation d'amitié profonde. Je crois que cela se fera.
Dernières heures de cours de février en collaboration avec ma collègue d'Arts. Séance consacrée à différents aspects de la satire et de la caricature du Moyen-Age à nos jours à travers la littérature, la peinture, le dessin ou la sculpture. Cours non pas improvisé car nous en connaissions la structure et les fondements mais suffisamment libre pour que la prise de parole de l'un ou de l'autre se fasse naturellement et sans heurt, sans crainte non plus de se voir lésé d'un temps consacré à sa matière propre. J'aime lorsque cela se passe ainsi. Jusque-là, je n'avais connu cette simplicité qu'avec Stéphane. Je suis heureux de voir que nous y parvenons aussi avec cette collègue qui a pourtant la réputation de ne pas être facile. Peut-être parce que je partage de plus en plus son amour pour la réflexion sur l'art.
Un conseil de discipline, ce n'est jamais drôle. D'abord parce que l'on y est souvent amené à prononcer des paroles très dures, d'un côté comme de l'autre, parce que voir un élève en position d'accusé, debout pour entendre la sentence qu'on lui a réservé après délibération, n'est pas un de mes spectacles préférés, enfin et surtout parce qu'en arriver à cette procédure, qui devrait être exceptionnellement et qui l'est malheureusement de moins en moins, c'est faire le constat d'un échec, d'une incapacité d'aller plus loin avec l'enfant concerné. Celui d'hier m'a surpris par la qualité des interventions et la dignité de tous et s'est terminé par une exclusion définitive avec sursit: la prochaine faute grave sera immédiatement suivie d'un renvoi sans condition. Plutôt qu'une mise à pieds d'une semaine au moment de la rentrée de mars, j'ai proposé que l'on impose à cet élève, très méprisant et injurieux vis à vis de ses camarades surtout filles, un travail de type "social": se mettre au service par exemple des "handicapés", qui ne sauraient manquer au retour des séjour de ski, en leur portant leur cartable ou en les aidant à monter les hauts escaliers du couvent. Au cours suivant, auquel il assistait sagement, je lui ai, sans un mot, tendu la main. Il l'a prise et l'a serrée. Nous verrons bien la suite.
Ce blog ressemble de plus en plus à un journal intime. Pourquoi pas, après tout? N'est-ce pas ce qu'il a été, peu ou prou, depuis le début?
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3 commentaires:
C'est étrange ta dernière réflexion car je me la suis faite récemment lisant certains de tes posts qui ne me semblaient pas relever de la bloguerie (de la bougrerie? :) )sans que je sois foutu d'espliquer pourquoi. Mais je ne dirais pas cela de ces deux derniers textes.
Nous en sommes à notre quatrième épisode neigeux depuis décembre. Jamais de grandes quantités, mais du mal à fondre à chaque fois.
Châteauneuf-du-Pape est un excellent choix en général, mais Gigondas aussi, même s'ils ne font pas partie de mon panthéon. Pinot gris, pas mal non plus.
Blog journal intime ? Parce que ce n'est pas toujours le cas ?
Je suis d'accord avec Cornus: à bien y regarder, les blogs non journaux intimes (sous une forme ou sous une autre) sont assez rares!
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