La quintessence du slow! Années soixante-dix. Petit pull qui découvrait le nombril et jeans ultra moulants. Il fallait se coucher à plat sur un lit pour en tirer la fermeture-éclair. La boîte de nuit était sur les quais de Saône, avec, tout proche, un hôtel accueillant qui ne faisait pas d'histoire pour héberger les couples éphémères.
En entrant dans l'antre enfumé, petit pincement à un cœur qui battait plus vite: vais-je plaire ce soir? J'avais vingt ans et je me posais la question! Un regard soutenu, une invitation à danser dès que la série de slows commençait. Finir vite le whisky-coca avant d'accepter. Le cœur qui bat plus vite encore, les bras qui vous enserrent la taille, et le sourire, sans un mot. Puis les visages qui se rapprochent, imperceptiblement, irrésistiblement. Les mains qui glissent, les lèvres qui s'unissent et le parfum de l'autre mêlé à de la sueur fraîche. Les corps aussi se sont unis, serrés à sentir grandir le désir de l'autre et le sien qui s'exacerbe.
Et les mains qui se promènent, qui questionnent, qui explorent, qui palpent jusqu'à en être indiscrètes. On n'entend plus la musique, seuls les pieds marquent le bon rythme. A la fin de la série de slows, on va s'asseoir sur la vieille banquette de cuir ou de velours râpé et la nuit ne fait que commencer.
mardi 9 août 2011
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17 commentaires:
Quelque chose que je n'ai pas connu, qu'il m'aurait été impossible de connaître.
Cornus: et aujourd'hui, ce genre de "romantisme" est passé de mode.
J'ai failli écrire le même comm que Cornus... Oui, ta prose me parait de la science fiction. Jamais entré dans une boîte de ma vie. A 20 était impensables, in-con-ce-vables.
Je veux juste dire qu'il y a parfois un discours qui donne à penser que tous les '20' ans ont connu ces facilités mais pour certains ça n'allaient pas de soi.
Karagar: ça n'allait pas non plus tout à fait de soi pour moi. Le souvenir embellit parfois bien les choses. En fait, j'étais à l'époque assez timide et attendais que l'on m'aborde sans jamais oser aborder moi-même.
Pour la découverte de ce que j'étais et l'acceptation (pas sans violence spirituelle) de mon homosexualité, j'ai eu la chance que ça m'arrive très tôt.
e me souviens d'un slow, le paradis blanc, dansé avec une femme beaucoup plus âgée que moi, j'étais en terminale. Elle avait chanté pendant tout la chanson à mon oreille. Elle n me plaisait pas du tout mais je trouve tellement difficile d'inviter quelqu'un à danser que je n'ai pas refusé. Pas besoin de s'enlacer, me suis-je dit, tournons en rond, ça suffira!
Le lundi suivant je me suis retrouvée nez à nez avec cette femme à la cantine de mon lycée, elle m'a servi ma purée avec un sourire en coin.
Il mnque des lettres, pb de clavier!! sorry
oui, mais t'as oublié, accessoires indispensables,les chaussettes Burlington !
Je vais te faire un aveu : j'avais de la même marque un pull jacquard col en v sous-cutané et les chaussettes assorties...
et le pantalon pat-d'ef...
C'était bien la peine, pour virer "tout cuir" quelques temps après !
Tiens au fait, souvenirs-souvenirs, elle s'appelait comment, la boite des quais de Saône où je m'encanaillais pendant mon service militaire à la Valbonne...
Georges: on pouvait aussi danser sans draguer, si l'autre dansait bien!
P.P: le Mylord, Quai Pierre Scize (rive droite).
Personnellement, j'ai entr'aperçu une "boite" lors d'un voyage en Espagne avec le collège et je n'y ai jamais remis les pieds parce que je n'aime pas la musique de ces endroits, je n'aime pas danser, je n'en aime pas l'atmosphère (semble-t-il enfumée à l'époque) et le comportement de certains. Quant à y faire des rencontres, il n'en était pas question, bien entendu. A l'université, j'ai toujours refusé d'accompagner les étudiants de ma promotion, quitte à passer pour un vieil ours mal luné.
Cornus: moi aussi, je suis bien loin de tout ça aujourd'hui et n'ai aucune envie d'y remettre les pieds. mais à l'époque, c'était le seul moyen (ou à peu près) de rencontrer quelqu'un.
Eh bien moi j'ai beaucoup boîté à une certaine époque. petites boîtes, j'aime pas les usines. J'adorais ça.
La Plume: tiens, ça me rappelle une chanson de Graeme Allwright, "Petites boîtes". Tu connais?
C'est vers 20ans que j'appris qu'il existait des boites où des garçons dansaient avec d'autres garçons!et même dans la ville où j'étudiais!!.. me fallut attendre encore quelques années avant d'y mettre les pieds et la première fois je passais la soirée à flirter avec ..une fille!alors que dans toutes les boites classiques que j'avais fréquenter jusqu'alors ça ne m'était jamais arrivé!
Sinon dans mon premier souvenir de boite je me trémoussais sur ça...avec beaucoup de conviction!!
( et voilà que j'me laisse encore aller à raconter ma vie, mais je vais me reprendre promis!)
Piergil: je me trémoussais sur ça aussi, entre autres.
Non, non, on aime bien quand tu racontes ta vie!
Ben tu parles, il le sait Piergil, et il en joue !
Aujourd'hui, pour les rencontres, on va encore en boîte... cathodique.
Mes souvenirs en la matière ? euh. Néant
Lancelot: néant? Dommage, finalement.
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