Autre chose qui me laisse un goût amer dans la bouche. On n'entend parler que de panthéonisation, de citoyenneté d'honneur, d'obsèques nationales. On donne dans le grand. On se veut grand, pathétique, vibrant. Si l'on ne peut parler devant la dépouille, on parle au sortir de l'avion, mais il faut qu'on parle, qu'on étourdisse. On veut faire oublier quelque chose? On nous prend pour qui?
Moi, dans les rues de mon quartier, je vois de plus en plus de mendiants, des vieillards, des femmes, de jeunes enfants même, devant les moyennes surfaces et les boulangers. Je vois déambuler des gens qui visiblement n'ont pas changé de vêtements depuis longtemps, dont la dernière douche n'est pas d'hier, je vois des femmes faire la queue en attendant que s'ouvrent les locaux d'une "oeuvre de bienfaisance" (comme je déteste ce terme!).
Alors, bien sûr, pour montrer que tout va bien, que la vie est belle, que le monde est merveilleux, on peut repeindre les abris-bus en rose. Il suffit ensuite de regarder à travers la vitre. Vous verrez, le point de vue change immédiatement. What a wonderfull world!
lundi 21 avril 2008
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