Pince-Moi et Pince-Toi s'entendent bien. ( Oui, d'habitude, c'est Pince-Me et Pince-Moi, mais Pince-Me n'est plus là, il a déménagé.)
Ce soir, ils doivent ensemble fêter au restaurant l'anniversaire de Pince-Moi, mais Pince-Toi est libre plus tôt que Pince-Moi. Alors ce dernier lui propose gentiment de lui laisser un trousseau de son appartement: Pince-Toi pourra ainsi attendre au chaud après son travail. Pince-Toi hésite puis finalement accepte. Il est de toutes façons libre de ne pas se servir de ces clés.
Le soir venu, Pince-Moi rentre chez lui et trouve Pince-Toi sagement installé devant sa télévision. Ça lui fait bizarre, à Pince-Moi, de trouver quelqu'un en entrant, bizarre mais en même temps il en éprouve une grande joie. Bien sûr, il n'en dit rien à Pince-Toi mais comme celui-ci n'est pas idiot, il a bien dû s'en rendre compte.
Nous ne nous étendrons pas sur la soirée; qu'il vous suffise de savoir qu'elle fut tendre et pleine de complicité partagée. Quand Pince-Toi rentre chez lui, il emporte les clés.
- Tiens, se dit Pince-Moi, surpris, mais après tout, pourquoi pas? Cela peut simplifier la vie, pour d'autres fois, d'autant plus que l'hiver devient rude et que Pince-Toi est très, très frileux.
Le lendemain, nos deux compères se retrouvent une petite demi-heure dans un grand parc qu'ils aiment tous deux. Entre temps, Pince-Moi a réfléchi: que va penser Pince-Toi du fait qu'il ne lui ait pas redemandé ses clés en fin de soirée? Que va-t-il en déduire? Ne va-t-il pas croire que Pince-Moi lui force un peu la main?
Alors Pince-Moi parle des clés, et Pince-Toi les lui rend, disant qu'elles sont bien lourdes, un tel trousseau pour une si petite banane! Pince-Moi est rassuré: il a horreur de passer pour quelqu'un qui s'impose, autant qu'il a horreur que l'on s'impose à lui.
Pourtant, pourtant, il y a le côté pratique, et puis Pince-Moi aurait bien aimé re-sentir "quelquefois" (je ne dis pas "souvent") le délicat pincement de joie qu'il a éprouvé à ouvrir une porte qui l'était déjà et à trouver "son" fauteuil de salon occupé.
Alors, si Pince-Toi prend froid à attendre parfois, Pince-Moi le serrera très fort dans ses bras et le réchauffera de mille baisers-papillons.
Mais tout ceci doit rester entre Toi et Moi.
dimanche 18 novembre 2007
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1 commentaire:
C'est bien ce que je pense : ce pince-truc est d'un égoïsme monolithique. Tant pis pour lui, il se gèlera tout seul sur le trottoir.
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