Je commence à comprendre mon mode de fonctionnement par le passé: lorsque la vie, c'est-à-dire ce qui ne dépend pas de moi, me faisait violence, je me provoquais à moi-même une violence parallèle pour rester libre.
Ainsi, pendant la longue agonie de Pierre, je me suis mis à courir sans cesse, outrepassant largement mes forces, parcourant jusqu'à vingt kilomètres, alors que je n'étais pas entraîné à cela. J'avais l'impression de provoquer une katarsis, une purification, et en même temps de conserver ma liberté. J'y ai récolté une douleur épouvantable au genou et tout un été à boiter lamentablement.
Si je souffrais, c'est moi qui avais voulu et provoqué cette souffrance. Sur le plan sexuel, les choses se sont passées à ce moment-là de la même façon. La souffrance que je m'infligeais volontairement m'aidait à supporter l'autre, sur laquelle je n'avais pas de prise. Étrange mode de fonctionnement, mais qui a bien opéré.
Aujourd'hui, je ne recherche pas la souffrance parallèle, mais l'équilibre, la stabilité relative qui me permettra de faire face. L'état de santé de ma mère s'est aggravé cette semaine: je suis allé plus souvent au Parc, mais pour courir à mon rythme, pour me vider la tête, pour me, oui, chose incroyable, faire plaisir.
vendredi 16 novembre 2007
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