Et ça m'exaspère déjà comme chaque année. Je devrais avoir l'habitude, c'est toujours pareil. Les bugnes arrivent un mois ou deux avant le carnaval, les cartables sont déjà installés dans les grands magasins début juillet (alors que je ne rêve que d'une chose: ne plus en voir un seul pendant quelque temps.), les chrysanthèmes sont presque fanés chez les fleuristes au 1er novembre.
Et maintenant, c'est Noël qui pointe son nez. Mais on ne donne pas dans le petit nez fin de la musaraigne ou du mulot, c'est le bon gros mufle , des rennes du Père Noël sans doute, le groin baveux qui étale ses sécrétions, qui s'impose, qui vous pousse là où il veut vous mener:
- Allez, consomme, consomme, c'est Noël, c'est la fête pour tous.
Pour tous, mon cul! Et je suis fou quand je pense que ce sont souvent les familles les moins aisées qui dépensent le plus pour leurs enfants (mes parents étaient commerçants à une époque, j'en sais quelque chose!). Pour se faire pardonner quoi? D'être pauvres? En plus, on achète des merdes qui finiront à la décharge quelques jours plus tard. Sans parler de ces tonnes de nourriture, huîtres, foies gras, saumons, chapons et de boissons, champagnes, vins fins, liqueurs, ingurgités en quelques jours PARCE QUE C'EST NOEL.
Mais, bon Dieu, Noël est une fête RELIGIEUSE, c'est la naissance du Christ, pas la Saint-Intestin! On est croyant ou on ne l'est pas, peu importe, mais il ne faut pas tout mélanger.
Je déteste cette période de fin d'année, sans doute parce qu'elle me rappelle trop Yvon, et voilà qu'on me la rallonge d'un mois.
Pendant tout ce temps, il faudra être joyeux, léger, dépensier, inconséquent, parce que C'EST NOËL. Il faudra se casser la tête pour dénicher LE cadeau, sans se demander si l'on veut faire plaisir à l'autre ou si c'est d'abord à soi qu'on pense. Il faudra faire la queue devant les présentoirs, faire la queue devant les caisses, faire la queue pour les paquets cadeaux, faire (cuire) la queue de langouste.
Pour moi, non merci. Il y a longtemps que je ne sacrifie plus à ce rite païen du n'importe quoi pourvu que ça se mange et que ça s'achète. J'essaie peu à peu de me réconcilier avec la foi de mon enfance, et je la veux dépouillée et joyeuse, pas pesante et encombrée du bide.
Je comprends que l'on fête ce jour, mais alors faisons-le simplement et arrêtons de décorer, mi novembre, toutes les rues de guirlandes multicolores, tous les commerces de sapins givrés et de boules d'or ou d'argent, toutes les pub télé de musique mièvre et sirupeuse.
Tiens, une idée: et si Noël, c'était l'occasion de passer un moment sympathique avec tous les voisins de son immeuble et de son quartier au lieu de s'enfermer dans son cercle restreint de famille ou d'amis, si c'était l'occasion de vivre quelque chose de tendre en commun? Mais j'oubliais: il y a la messe "de minuit" pour ça. Après, bonjour les mandibules et les gosiers en pente!
En me relisant, je me rends compte que je suis sans doute injuste envers de nombreuses familles ou personnes qui vivent Noël autrement que ce que je viens d'en dire. Mais il faut bien que ça sorte, de temps en temps.
mercredi 28 novembre 2007
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