Zoom: du jeudi 4 octobre au dimanche 18 novembre.
Un mois et demi d'écriture quasi continue, des heures à pianoter sur le clavier, des nuits de sommeil plus courtes, des pages noircies, l'alphabet parcouru, des riens remplis de rien et de beaucoup.
Le zoom précise les choses.
D'abord hymne aux mots, les beaux, les originaux, les méconnus, les disparus, ceux qui sonnent bien, les tordus, les intellos, ceux qu'on dépoussière pour un instant, qu'on installe sur le présentoir, qu'on éblouit d'un flash avant de les laisser retomber dans l'ombre (mais on les a caressés un instant, l'oubli en sera adouci).
Puis, derrière les mots, les souvenirs associés aux mots, d'une saison à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une enfance à l'autre (enfance, oui, plus que tout autre saison de la vie.), d'un jardin à un bois, d'une sieste à une frayeur, d'un bonheur à une question, d'un rêve à une connaissance.
Puis les gens associés à ces souvenirs, certains encore présents, la plupart (sans que ce soit un choix volontaire) disparus, tous que l'on aime, que l'on a aimés (parfois follement), ces êtres qui nous font et parfois nous défont, ces êtres qui font la vie, qui font que la vie est à la fois Tendresse et Ténèbres, des allées automnales aux portes d'un garage, des couloirs d'hôpitaux aux bancs d'une salle de classe, des silhouettes fugitives aux passagers clandestins, des "Qui ne seront jamais plus" aux "En devenir".
L'histoire n'est pas finie. Elle n'a pas été telle que je l'imaginais début octobre en commençant Potomac: mes doigts ont pris des chemins de traverse, suivant mes pensées dans leur école buissonnière, s'arrêtant (pourquoi?) ici plutôt que là, insistant sur une anecdote, oubliant des composants importants, avec pour seule constante, seul garde-fou, l'ordre alphabétique.
Que sera la suite? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que suite il y aura. J'ai éprouvé trop de plaisir durant ces heures face à l'écran, jamais je n'ai ressenti la gêne, l'appréhension d'être impudique: je ne me livre pas, je me dis à moi-même ce que je voulais me dire depuis longtemps, sans fard, sans hypocrisie mais avec parfois quelques zones d'ombres, quelques arpents du jardin volontairement gardés sauvages.
Il se peut que ma mémoire ait transformé, déformé certains souvenirs, mais c'est ainsi que je m'en souviens aujourd'hui. Il se peut que je me sois montré injuste avec certaines connaissances, mais ce que j'ai dit correspond à ce que je pensais alors.
Si l'on a perçu dans ce que j'ai écrit l'amour que je porte aux êtres et à la vie, je n'ai pas perdu mon temps.
Et, comme disait Lucien Jeunesse au Jeu des Mille francs: "A demain, si vous le voulez bien!"
dimanche 18 novembre 2007
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