jeudi 30 juin 2011

A la manière de (suite)

Voici donc la suite de la nouvelle écrite par l'un de mes élèves.

La belle inconnue baissa la tête, essuya des larmes avec un mouchoir de fine dentelle et lui répondit d'une voix triste:
- Hélas, j'aurais souhaité ne jamais avoir besoin de votre aide. En effet, mon histoire est bien tragique et il me peine de vous la raconter.

Holmes invita la dame à s'asseoir et elle commença à expliquer, d'une voix émue, le drame qu'elle vivait.
- Hier, j'étais sortie voir une amie et, en rentrant chez moi en fin d'après-midi, je fus témoin d'une scène atroce. Je découvris mon mari pendu par une corde à une poutre du plafond, dans son bureau. J'appelai aussitôt Scotland Yard à mon secours. Le commissaire Lestrade et ses hommes arrivèrent rapidement. Ils examinèrent le bureau, la maison, puis, ne trouvant rien d'anormal, ils conclurent à un suicide. Mais je ne puis croire à cela, reprit la dame dans un sanglot. Mon époux a toujours été courageux en toutes circonstances. Un tel acte ne correspond pas à sa personnalité.

De plus, j'ai remarqué quelques détails très surprenants. Tout d'abord, mon mari a été officier dans la Royal Navy avant d'être banquier. Alors, il devait savoir faire les nœuds coulants. Or, il était pendu par un nœud simple, plat. Ensuite, il avait une tâche d'encre noire sur la main mais il n'y avait pas de lettre sur son bureau. Mon mari était si méticuleux: pourquoi, dans ce cas, aurait-il ouvert un encrier?
Ces temps-ci, il était très attristé par le décès de sa chère tante écossaise, Gladys Mac Kenzie, dont il venait de recevoir un gros héritage. En plus de ce deuil, il était très surmené car sa banque affrontait d'énormes difficultés.

Holmes écouta attentivement la dame en vert, la scrutant du regard tout en arpentant le salon. Après un instant de réflexion, il annonça:
- Fort bien. Je suis en mesure de vous apporter mon aide, à une condition toutefois: ayez l'obligeance de me donner votre nom et de me permettre de me rendre à votre domicile demain matin pour inspecter le lieu du drame.

Confuse de ne pas s'être présentée en arrivant, la dame baissa les yeux au sol:
- Victoria Stonehill, épouse de Lord William Stonehill. Nous résidons au 12 Kensington Road. Venez à neuf heures, précisa-t-elle.
- Voudriez-vous bien m'accompagner, mon cher Watson, pour élucider cette affaire pressante? m'adressa Sherlock Holmes d'une voix persuasive.
- Affirmatif, c'est un honneur et un plaisir pour moi de participer à vos investigations, lui répondis-je.

La belle veuve nous remercia, quitta le 221b Baker Street à bord d'un cab et disparut dans le brouillard, laissant comme seule trace de son passage un agréable parfum de mystère.
....
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7 commentaires:

karagar a dit…

En effet, cela force à la modestie.

Cornus a dit…

Génial !

oliv'26 a dit…

Merci, 5ème dites vous,cela force l'admiration.

Georges a dit…

Impressionnant!!

Calyste a dit…

Karagar: c'est d'autant plus estimable que c'est très rare. En fait, la première fois.

Cornus: si je pouvais lui transmettre tes compliments!

Oliv'26: oui, cinquième, doc une douzaine d'années.

Georges: tu aimes?

Lancelot a dit…

"laissant comme seule trace de son passage un agréable parfum de mystère"

WAOW. 'chic', that's what it is....

Calyste a dit…

Lancelot: une façon bien élégante de terminer une scène. Je suis d'accord avec toi.