L'une a imprégné ma vie pendant plus de trente ans, m'accueillant jeune professeur perdu dans ce collège trop bourgeois pour lui où je suis resté parce qu'elle était là. Des parties de rigolades, des moments d'engueulades vite passés, jamais graves. Elle aimait me tripoter les poils des bras et en jouait avec d'autant plus d'ardeur qu'elle savait que je détestais ça. Elle m'avait donné tant de surnoms. Elle a accompagné toutes mes dizaines d'adulte, fidèlement, par ses fêtes fleuries dans sa cave voûtée. Elle ne sera pas là pour la prochaine. La plante de sa tombe a fleuri sur mon balcon, cette semaine. Elle savait des paillardes et des cantiques. Elle était vivante, à l'excès. Pour moi, elle l'est encore.
L'autre, je n'ai d'elle que sa voix, un jour, au téléphone, et ses milliers de mots que je retrouvais certains soirs en éclairant cet écran. Attachement profond qui, jamais, n'a failli. Tantôt rires, tantôt mélancolie, et tendresse toujours. Nous avions projeté de nous rencontrer là-bas, dans son Lubéron aimé qu'elle photographiait si bien. Nous aurions bavardé des auteurs que nous aimions en commun, de la même musique qui nous faisait vibrer. La mort ne l'a pas voulu.
L'un s'appelait Kikou, l'autre s'appelait Danielle. Je n'aime pas le 24 juin, je n'aime pas le mois de juin.
vendredi 24 juin 2011
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