Trois heures de spectacle et un entracte. Comme je ne suis pas à une contradiction près, après avoir écrit le billet précédent, j'ai eu envie de "m'habiller" pour sortir ce soir. Pantalon à revers, chemise noire, nœud papillon de même couleur, blazer, bottines et parka de cuir. Juste oublié qu'à la générale, les gens ne font pas trop d'efforts de toilette....
Arrivés très tôt, ce qui nous a permis d'avoir de très bonnes places, au deuxième balcon (le premier étant réservé aux VIP!) de face. Mais comment l'architecte a-t-il pu concevoir, pour remplacer l'ancienne salle à l'italienne, une structure aussi laide, sorte de bunker noir, et des fauteuils aussi inconfortables?
Le spectacle lui-même. Intéressant malgré une mise en route un peu laborieuse. Parti pris du moderne assez réussi, malgré, quelquefois, une distorsion entre la mise en scène contemporaine et les paroles du livret de Da Ponte (comment rendre crédible la question de savoir si les deux galants, habillés en loulous moulés dans des pantalons de cuir noir, sont Turcs ou Valaques?). Je me demande d'ailleurs si le surtitrage d'un texte aussi souvent indigent s'imposait.
Une plage près de Naples dont on aperçoit au loin les lumières, transformée pour quelques scènes en appartement des deux coquettes. Des chanteurs en maillots de bain ou en tenue de jeans, cela pourrait surprendre, et pourtant, c'était assez crédible avec le jeu des artistes. Des voix égales, sans que l'une s'impose au détriment des autres (mais pour Frédéric et moi, une préférence pour celle de Despina, la servante, jouée par Elena Galitskaya), des interprètes jeunes ayant le physique des rôles ( à la dernière représentation de Cosi fan tutte à laquelle j'avais assisté il y a de nombreuses années, la pauvre Fiordiligi devait "largement" peser son quintal!), un chef d'orchestre lui aussi jeune et dynamique (et pas désagréable à regarder dans son T-shirt clair).
Mais je n'ai pas changé d'avis sur la musique de Mozart, trop prévisible pour moi maintenant, trop souvent écoutée sans doute. Quelques beaux airs cependant, dont celui de Fiordiligi au premier acte: "Come scoglio immoto resta", que je ne résiste pas à joindre à ce billet, interprété par la divine Teresa Berganza que je trouve bien injustement oubliée aujourd'hui, elle, voix mozartienne par excellence.
Une bonne soirée donc, dont voici la distribution:
Don Alfonso: Lionel Lhote
Ferrando: Daniel Behle
Guglielmo: Vito Priante
Fiordiligi: Maria Bengtsson
Dorabelle: Tove Dahlberg
Despina: Elena Galitskaya
Direction musicale: Stefano Montanari
Mise en scène: Adrian Noble.
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17 commentaires:
Ah non! La Berganza n'est pas oubliée. Une chaleur et une sensibilité magnifique alliée à une voix pleine de couleurs et de sensualité. En plus elle semble vraiment être une personnalité attachante
Pour l'avoir approchée une fois, je peux dire qu'elle est d'une simplicité étonnante venant d'une telle cantatrice. J'ai même eu la surprise de la voir venir nous parler en survêtement, en toute décontraction, après le spectacle.
Jai bien aimé cet extrait.
J'ai le souvenir de l'avoir vue au début des années 80 dans Carmen à l'opéra comique avec Domingo, R. Raimondi, K. Ricciarelli, dirigé par Abbado. Grand moment et où trouver aujourd'hui une telle distribution!!!
Sur Youtube, je regarde souvent les master class de La Berganza. C'est un régal tellement elle est épatante, tellement elle partage, tellement elle transmet. Ca me parle énormément alors que je connais en fait peu l'opéra. Et puis sa simplicité me laisse sans voix.
Tant qu'elle, elle garde la sienne...;)
Kranzler: merci du tuyau. Je vais y aller faire un tour.
Cornus: c'est sans doute l'air le plus connu de cet opéra.
Charlus: ce qui n'était pas mon cas il y a une quinzaine de jours. Mais il faut bien avouer que la perte était moins grande!
Désolée Calyste, rectification !
http://laplumeauvent.canalblog.com
Entre temps il y a eu un clic fatal et un bug. Voilà ce que c'est que dêtre énervée !
Alors ça! Moi, en tapant "la plume qui vole", j'arrive chez toi! Mystère et plume au ....! Peux-tu m'expliquer ce mystère, parce qu'à la plume au vent, il n'y a rien!
Y a pas de mystère, Calyste, c'est la tête qui déraille (la mienne !). J'ai accumulé les erreurs depuis hier. J'étais comme on dit "dans tous mes états".Tu as fait toi-même la rectif. Champion !
Ben oui, quoi!
Une impression mitigée semble-t-il. On ne tire pas toujours le gros lot mais qu'importe! Cependant, une de tes réfelxions m'intrigue. Mais je n'ai pas changé d'avis sur la musique de Mozart, trop prévisible pour moi maintenant, trop souvent écoutée sans doute.
Je trouve pour ma part qu'aller à l'opéra donne une envie folle de réécouter non seulement l'opéra entendu mais aussi de découvrir d'autres oeuvres. Autant je ne suis pas amatrice en littérature de lire "tout" un auteur, autant en musique lyrique c'est une envie irrésistible.
Chaque époque connaît ses interprètes me semble-t-il. Berganza a existé et c'était une voix solaire, mais notre époque révèle aussi de très belles voix: c'est plus ouvert, c'est tout.
Christine: impression positive tout de même. Mais, pour ce qui concerne Mozart, je lui préfère maintenant, des formes de musiques qui me surprennent davantage, comme Gorecki ou Arvo Pärt, par exemple.
Pour la lecture intégrale d'un auteur littéraire, cela dépend bien sûr de l'auteur, mais ça m'arrive.
Quant aux voix, je suis bien sûr d'accord avec toi, même si actuellement il me semble que les nouvelles Berganza ne sont pas légion!
merci pour ce bel extrait de Cosi par Berganza. Je l'aime beaucoup dans Mozart, et je regretterai toujours qu'elle n'ait pas chanté davantage d'opéras de Haendel : son Ruggiero, à Aix dans les années 80, fut paraît-il magnifique (je n'y étais pas), avec Eda-Pierre. Il subsiste quelques extraits vidéos ici ou là.
Je profite de ce 1er commentaire pour saluer l'auteur de ce blo ; je suis arrivé ici je ne sais plus comment, mes errances internétiques m'ont conduit ici, et j'en suis heureux.
Frédéric: Merci de votre passage. Bienvenue ici, et heureux que, comme moi, vous aimiez la musique. A bientôt.
merci de votre accueil Calyste.
Oui j'aime la musique, en tous cas celle-là, à la folie !
Et aussi celle-ci, que vous évoquez ailleurs : Barbara. Ce soir en rentrant, je me suis surpris à en fredonner quelques notes, sans doute trop fort car un fâcheux m'a regardé d'un air courroucé… Je lui ai fait un grand sourire, il n'a pu que se taire…
Frédéric: un fâcheux qui prend un air courroucé quand on chante du Barbara! Mais il ne valait pas un sourire, ce rustre!
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