jeudi 3 mars 2011

Combien la petite aiguière?

Sollers parlant de Céline à la Grande librairie, c'est vraiment trop pour moi, et pour Sollers et pour Céline! Même en période de vacances! J'ai du mal à supporter la fatuité du premier et le style de l'autre. Jamais pu m'y faire!

Depuis deux jours, aller-retour incessants jusqu'à un dépôt-vente pour me débarrasser de certains meubles et objets dont je ne voulais plus. Aucun regret, même pour une petite bibliothèque à moi offerte par ma grand-mère pour mes dix-huit ans. L'appartement commence à respirer et peu à peu, j'y respire moi-même un air différent. Pièces moins encombrées, mise en valeur de choses que j'aime; bientôt on pourra presque y organiser des concours de patins à roulettes. Je vois même le fond de mes étagères blanches, c'est dire! Au deuxième voyage, j'ai vu s'en aller des objets à moi rachetés par des inconnus à qui ils plaisaient, une petite aiguière en poterie de pacotille décorée à l'antique et achetée il y a presque aussi longtemps en Sicile. Tant mieux s'ils peuvent séduire encore. Pour moi, ils ne représentaient plus rien. Le soleil était là, et c'est ce qui comptait.

J'ai constaté aujourd'hui, alors que je n'y prêtais plus attention, que les plaques sur la boîte aux lettres et la porte d'entrée portaient encore le nom de Pierre. En les voyant réapparaître, alors qu'elles m'étaient invisibles depuis plus de cinq ans, j'ai décidé de les changer. N'y figurera plus que mon nom, ce qui correspondra à ma vie actuelle et à la réalité des faits. La non plus, pas d'hésitation.

J'ai aussi, cet après-midi, jeté de nombreux cours et de la documentation dont je n'ai plus l'utilité, en faisant tout de même attention à ne pas toujours céder à ma fièvre attiléenne . J'ai déjà fait des bourdes en agissant trop vite. Je n'ai que très peu parcouru ce que je jetais. Suffisamment pour voir la somme monstrueuse de travail que j'abattais il y a quelques années, retrouver des tocades pédagogiques ou mythologiques, à une époque où j'étais plongé dedans. Entraperçu un fragment de journal intime écrit en 75 sur un grand cahier trouvé à Uzès, aux pieds du palais ducal. Je ne l'ai pas relu avant de le déchirer. Tout ceci ne m'intéresse plus. Quant à l'enseignement, je préfère vivre les trois dernières années d'enseignement à l'instinct. D'ailleurs, qui viendra vérifier. Et puis, j'ai tout de même un peu de bouteille...

7 commentaires:

Valérie de Haute Savoie a dit…

Il ne faut pas trop relire les écrits anciens de nos mauvais moments, j'en ai fait l'expérience il y a peu et cela a plomber un peu mon mois de février. Mais je garde encore mes cahiers, je crois que les déchirer me fendrait le coeur.
J'ai comme toi des envies d'espaces libres et il m'arrive aussi d'aller poser chez Emaüs ou à la déchetterie certaines choses qui encombrent ma vie et ma vue.

charlus80 a dit…

Rien ne vaut un bon déménagement!! Surtout quand on passe d'un dix pièces à un quatre pièces!!!

KarregWenn a dit…

Rhooo...je n'avais vraiment rien à dire et voilà que le mot de passe est "seneque". Peux pas laisser passer !

Calyste a dit…

Valérie: c'était une tentative avortée, il n'y avait que deux pages. Je dois avoir encore d'autres cahiers, dans un coin.

Charlus: j'ai connu, il y a vingt ans, en moins contraignant pour l'espace cependant. Aujourd'hui, je regarde les pièces de mon appartement et je suis content de ce que j'ai fait.

Dame k: ça ne se rate pas, effectivement. Merci pour le clin d'œil, Lucilia mea.

Cornus a dit…

Mêmes opinions pour Sollers et Céline.

Je ne suis pas un grand accumulatueur et j'aime jeter de temps en temps, mais pas à la va vite non plus.

Tu as de la bouteille dis-tu ? Mais quel cru ? (je ne demande pas le millésime) ;-)

Calyste a dit…

Le meilleur, Cornus, et même pas bouchonné!!!

Lancelot a dit…

J'allais faire un commentaire dans la même veine que celui de Valérie, et puis, je l'ai lu, et surtout ta réponse. Me voici rassuré sur le sort du monde ! Merci