mercredi 9 mars 2011

Tout fout le camp, même la politesse.

Je peux être bougon, irascible, pénible, imbuvable, montrer une humeur massacrante sans raison valable (et là, surtout, il ne faut pas me demander pourquoi!), tatillon, maniacomaniaque, acide, tout ce que vous voulez. Mais je ne suis jamais impoli. Reste sans doute d'une éducation judéo chrétienne qui interdisait par exemple de demander à aller aux toilettes sitôt arrivés chez ceux qui invitaient la famille. J'assume ce restant de préhistoire et en suis même assez satisfait.

Mais la politesse est apparemment quelque chose qui se perd, surtout au téléphone. Je ne parle pas de ces employés, probablement payés à coup de fronde, qui vous dérangent au moment du repas ou de la sieste pour vous proposer un placement mirifique ou vous annoncer que vous êtes le super gagnant de leur jeu du mois. Je tâche chaque fois de les éconduire avec le plus d'urbanité possible, même si je suis gavé de ces appels répétitifs. J'en ai tout de même envoyé promener une, l'autre jour, à qui j'avais répondu par la négative et souhaité une bonne journée, et qui a rappelé illico presto pour me reprocher, offusquée, d'avoir raccroché avant qu'elle ait fini de délivrer son message stérile.

J'en veux plutôt à tous ceux que vous contactez (régies, artisans,commerciaux...) qui doivent vous rappeler dans les minutes qui suivent et dont vous attendez le coup de fil plusieurs jours, quand il vient. Le menuisier qui m'a installé de nouvelles portes-fenêtres doit me recontacter depuis lundi dernier pour finir un petit travail annexe. Rien! Je veux bien croire qu'il a du travail, mais dans ce cas, pourquoi promettre ce que l'on ne peut tenir, et surtout est-il si difficile de téléphoner pour s'excuser et reporter? Même chose pour ma régie à qui, en tant que seul humain encore à peu près valide de l'immeuble, j'avais demandé un certain nombre de renseignements concernant des travaux faits ou à faire dans la copropriété, qui devait effectuer des recherches et m'en communiquer les résultats. Rien de ce côté-là non plus.

Ça m'exaspère, ce genre de comportement et, si je dois rappeler moi-même, j'ai du mal à ne pas employer mon arme favorite: non pas la colère, que j'ai du mal à maîtriser lorsqu'elle sort, mais une forme raffinée d'ironie cinglante.

6 commentaires:

Cornus a dit…

Je pense que la politesse est perdue depuis très longtemps. Ce n'est donc pas un phénomène récent et irréversible. Quand rien ne m'oblige, j'ai tendance à occulter pour ne retenir que les "gestes" agréables des gens que je côtoie tous les jours ou une fois en passant.

Mais au téléphone, ça je ne supporte plus d'être emmerdé. Avec la liste orange il y a bien moins d'appels, mais certains passent à travers. Nous n'osons pas encore passer en liste rouge.

Et les artisans, je pense que ceux qui rappellent sont l'exception qui confirme la règle. Je ne vois pas comment faire autrement que subir leur loi.

Calyste a dit…

Cornus: moi, même si je tâche de passer outre, je ne peux m'empêcher de noter ses petits manquements quotidiens. Il n'y a qu'un endroit où je suis intransigeant avec la politesse: c'est au travail, aussi bien vis à vis des élèves, à qui il faut souvent en inculquer les rudiments, que des parents (voire des collègues).

Cornus a dit…

Au boulot aussi j'ai du mal parfois. Les collègues, ça va, rien à redire. En revanche, ce sont certaines personnes auxquelles je réponds (je renseigne, je conseille, j'aide...) par courrier électronique et qui ne disent pas merci ni n'accusent simplement réception. Je ne travaille pas pour qu'on me rende grâce, mais quand même, les gens qui sont demandeurs et à qui on apporte des réponses (qui ont parfois demandé du travail spécialisé non négligeable), ils pourraient faire un effort.

Calyste a dit…

Cornus: il y a aussi ceux qui te demandent une petite pièce et qui t'insultent si tu ne la leur donnes pas. A Lyon, il faudrait avoir le porte-monnaie à chaque coin de rue.

Lancelot a dit…

Ils s'en foutent, ils s'en foutent, ils s'en foutent. Tous. Je pense surtout aux artisans que tu cites. Ce que tu racontes, on l'ai vécu ici aussi (et à Lille) des dizaines de fois. Y compris la virago ou son compagnon (mais plus souvent les femmes, j'ai remarqué) qui t'engueule au coin de la rue quand tu ne lui donnes pas sa piécette.

Sinon, depuis le temps que je t'entends t'en plaindre, je t'assure que la meilleure parade à ces coups de fil commerciaux horripilants, c'est la liste rouge. Dans la mesure où il faudrait prévenir tous tes contacts au préalable, je comprends que ce soit ennuyeux de devoir sauter le pas. Mais moi, en bon "anti-social" comme me l'avait reproché une amie, j'ai TOUJOURS été sur liste rouge, depuis le début. Je ne donne mon numéro qu'à ceux en qui j'ai confiance. Paix royale.

Lancelot a dit…

ah, j'allais oublier : ne pas demander à aller aux WC dès qu'on arrive chez des gens chez qui l'on est invité : EUH ! C'est pousser la politesse vraiment loin, non ? Et si on est très malade ? Serait-il plus poli de "faire" sur soi au milieu du repas.....???