mardi 8 mars 2011

Erreur

Je me suis trompé. Le Lion de Kessel est un livre superbe. Sans doute faut-il attendre d'avoir atteint un certain âge pour le lire. Ce qui le rend beau, c'est un style souvent d'une poésie rare (voir la description des bêtes à l'abreuvoir, au premier chapitre), une grande justesse et une extrême simplicité dans l'analyse des sentiments des trois personnages principaux (hormis le narrateur).

Et ce qui en fait pour moi la valeur risque bien au contraire d'en alourdir gravement la lecture pour des élèves de cinquième. Je tente l'expérience, me doutant qu'elle ne sera guère concluante. Pourquoi classe-t-on ce roman dans la catégorie "jeunesse"? Comment sensibiliser de si jeunes lecteurs à la complexité des rapports humains qui régissent la vie de la famille de Bullit, de sa femme Sybil et de leur fille Patricia? Pour moi, ce n'est pas King,le lion, et son destin tragique qui constituent le centre du récit, mais bien plutôt ce décorticage des sentiments: amours et haines réciproques, peurs et jeux pervers. Naturellement, ça, c'est plus difficile à faire passer que l'histoire de la gentille fifille qui a adopté un gentil bébé lion, l'a élevé et s'en est fait un gentil ami, jusqu'au jour où le méchant masaï.....

6 commentaires:

karagar a dit…

Eh bien je crois bien que j'ai étudié ça au CM2 ! Plus aucun souvenir...

Calyste a dit…

Karagar: c'est bien ce que je dis. Proposer ça à des enfants trop jeunes, c'est complètement absurde.

Cornus a dit…

Tu parles d'erreur, mais visiblement pas une erreur dans le cadre de l'enseignement.
Ce que tu en dis me rappelle ce que me lisais ma mère le soir "La dernière harde" de Genevoix. Je n'y captais rien à part une certaine poésie des mots. Ce qui ne m'a pas empêché de faire, bien plus tard, rentrer ce roman à mon Panthéon personnel.

Calyste a dit…

Cornus: je n'ai jamais lu Genevoix que je considère, apparemment à tort, comme ennuyeux. Il faudrait peut-être que je m'y mette.

Georges a dit…

Le lion de Kessel est le premier livre qui m'a emmené avec lui quelque part, je devais avoir 10 ans. Le temps de cette lecture, j'étais une enfant sauvage, du moins, je le pensais.
Ce livre est le point de départ d'un long chemin de mots pour moi. Un excellent souvenir donc.

Calyste a dit…

Merci, Georges, de ton passage ici, et bienvenue. Je suis aussi allé visiter ton blog et je crois que j'y retounerai.
Mon chemin de mots à moi a commencé avec La Prairie, de Cooper, comme je le dis dans le tout premier billet de blog.
A bientôt.