Mes élèves de troisième traduisaient ce matin un texte latin dont le sujet portait sur la Trahison de Tarpeia, cette presque enfant, fille du gouverneur de la citadelle du Capitole, qui livra Rome aux Sabins pour quelques bijoux qu'elle n'eut même pas en récompense. Il y a quelques temps, je leur avais expliqué le sens de l'expression: "Il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpeïenne", de la plus grande gloire au plus grand déshonneur, puisque de cette roche l'on précipitait, dans l'Antiquité, les traîtres à l'État.
L'Italie vient de connaître un beau remake de cette histoire ancienne avec l'éviction du gouvernement de Silvio Berlusconi. Lui qui faisait volontiers le parallèle entre Napoléon Ier et sa propre personne, qui se considérait comme le meilleur premier ministre que l'Italie ait jamais eu, le voici (pour un temps, sans doute, tant on connait la capacité de rebondir sur ses milliards de ce "cavaliere" qui, paraît-il, en est déjà à proposer une alliance avec un parti d'extrême droite pour se remettre en selle) hors circuit officiel. Lors de l'annonce de sa démission, des milliers de romains se sont amassés sur la place du Quirinal pour clamer leur joie de ce départ et abreuver d'insultes celui qu'ils avaient pourtant eux-mêmes porté au pouvoir dans des circonstances tout à fait légales.
Il faut lire là dessus le très bon billet de P.P Le Moqueur d'hier dont je ne peux qu'approuver l'analyse.
lundi 14 novembre 2011
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3 commentaires:
J'ai toujours aimé Tarpeia, car elle représentait pour moi l'amour qui trahit avant que de l'être à son tour, ce qui en fait une héroïne racinienne autant que romantique, c'est finalement pareil.
Et puis savoir que les romains les plus couillus rappelaient au moment de leur triomphe aux "imperatores" les plus couronnés, au fait de leur triomphe, le destin d'une simple fille qui pourrait devenir le leur, continue de me les rendre éminemment sympathique.
J'aime les romains de l'antiquité,leurs bizarreries et c'est pour ça que je ne puis être un mauvais homme...
Pas de quoi se réjouir de toute cette accumulation de conneries en Europe et ailleurs.
P.P: alors, si tu aimes les Romains de l'Antiquité, on risque de s'entendre.
Cornus: aucune réjouissance ici, rassure-toi!
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